Ancien élixir végétal de la Grande Chartreuse, antérieur à 1903 et tel que commercialisé à la fin du 19ème siècle.
On retrouve la présentation déjà caractéristique de l'élixir avec son flacon en verre, son étui protecteur en bois dans lequel est inséré un feuillet vantant ses propriétés.
A cette époque l'élixir titre à 68° (contre 69° aujourd'hui) et existe en différents formats (8, 12, 16 et 20cl). Dans les années 1890 le flacon de 12cl est à 3 francs, selon la grille tarifaire d'alors.
Sur l'étui figure un étiquette Dubonnet en sur-ajout qui précise les adresses de quatre "maisons de ventes" de la marque à Paris. Dès cette époque ce distributeur entretenait des relations commerciales privilégiées avec les chartreux...
Au fond de la bouteille reste un reliquat fort épais et sirupeux. En dégageant précautionneusement le bouchon en liège du flacon, on découvre un nez de sirop végétal. Une douce odeur de sapin à laquelle se mêlent un bouquet d'herbes aromatiques, thym et serpolet, et un coté boisé... Cela embaume !
Le feuillet est intitulé "Vertus et usage de l'essence végétale ou L'élixir de la Grande Chartreuse". Il porte la signature de procureur du couvent de l'époque, F. Marcel Grézier et consiste en une énumération des propriétés bienfaisantes de l'élixir. Vus d'aujourd'hui certains passages paraissent un peu désuets mais le produit existe toujours !
A noter : le document est déjà à l'époque traduit en d'autres langues, avec des encarts en anglais, allemand, italien et espagnol, signe que le produit bénéficiait d'un rayonnement important.
Pour conclure un extrait :
"Il est encore à remarquer que l'alcool qui entre dans sa composition ayant perdu toute son âcreté par une préparation particulière, il n'est pas à craindre qu'on s'en trouve incommodé, pourvu que l'on en abuse pas."
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