lundi 29 novembre 2010

La Grande Chartreuse

Deux gravures anciennes de la Grande Chartreuse, haut lieu de l'ordre cartusien, illustrant des prospectus commerciaux anciens:


Au fil des supports de communication à travers le XXème siècle, l'image de la Chartreuse a de nombreuse fois été associée à celle du Massif et du monastère du même nom, lui conférant un enracinnement dans l'histoire et le patrimoine local. Les publicités pour la Chartreuse semblent précurseurs de l'usage de paysages dans les publicités pour les boissons alcoolisées. Elle a en outre donné lieux à des flux conséquents de touristes venant visiter les environs tant pour le cadre naturel que pour le monastère et les liqueurs des Pères Chartreux.


Une photographie de la Grande Chartreuse prise au cours du voyage des Fous de Chartreuse en 2005 par un des participants :


Des photos sont disponibles sur le site officiel :
http://www.chartreuse.fr/phpwebgallery/category.php?cat=4

Le site du musée de la Chartreuse :
http://musee-grande-chartreuse.fr/
...avec notamment un focus actuellement sur Les cartes de Chartreuse – Désert et architecture :
À la fin du XVIIe siècle, au temps où il construisait le monastère tel que nous le connaissons aujourd’hui dans sa splendeur intacte, Dom Innocent Le Masson, prieur de la Grande Chartreuse et ministre général de l’Ordre, faisait réaliser des peintures monumentales, dites «cartes de Chartreuse», figurant chacune des maisons cartusiennes.
Classées à l’inventaire des monuments historiques, les soixante-dix-neuf cartes parvenues jusqu’à nous font l’objet d’une restauration ambitieuse qui révèle peu à peu leur haute valeur artistique et historique. En parcourant la galerie qui leur est consacrée au musée de la Grande Chartreuse spécialement réaménagé, le visiteur découvrira un témoignage exceptionnel de la vie et de la foi des moines ermites, ainsi qu’un éclairage spectaculaire sur l’architecture commune à toutes les chartreuses.
Communiqué de presse
Page du site du comité département du Tourisme de l'Isère dédié aux caves de la Chartreuse :
http://www.isere-tourisme.com/articles/liqueur-caves-chartreuse-530-1.html

jeudi 11 novembre 2010

Géographie de la Chartreuse

A l'image de son histoire riche et mouvementée la production des liqueurs des pères chartreux a connu dans sa dimension géographique un certain nombre d'évolutions.


Agrandir le plan

Le monastère de la Grande Chartreuse est inaccessible au public, un musée est implanté non loin, à La Correrie, c'est ce dernier qu'indique la flèche dans la carte ci-dessus.

La Grand Chartreuse, haut lieu de l'ordre cartusien
Le monastère de la Grande Chartreuse tient son nom du massif alpin situé à cheval sur les départements de l'Isère et de la Savoie dans le Dauphiné. Il est construit à près de 1000m d'altitude, au pieds du grand Som, à l'endroit où St Bruno accompagné de six compagnons fonda en 1084 le berceau de l'ordre des Chartreux.

Cet emplacement, qualifié de désert, est enclavé, les villages les plus proches étant situés respectivement à 6,5 et 10 km de là. On y accède depuis Voiron par la route escarpée passant par Saint Laurent du Pont qui doit son nom à l'édifice que les Chartreux firent construire. Il fallut aussi forer la roche pour y pratiquer un accès. "L'entrée de Fourvoirie, rainure imperceptible entre deux rocs monstrueux, au-delà desquels la vie moderne paraît brusquement s'interrompre" (Léon Bloy).

Le massif semble à l'image de la vocation de l'ordre chartreux, solitaire et silencieux. La zone était initialement inhospsitalière car marécageuse et difficile d'accès ; les pères chartreux contribuèrent de façon importante à son développement et leur rôle de bienfaiteurs fut rapidement reconnu à travers la région.

Les batiments actuels datent de 1676, le monastère ayant été detruit à plusieurs reprises par des avalanches, incendies et autres avanies.

Lieux de production des liqueurs au fil du temps
Intialement réalisée à proximité immédiate du monastère et destinée à un marché local, la production des pères chartreux, élixir puis les liqueurs, du fait de leur essor commercial et puisque leur développement menancait de troubler le voeux monastique, fut déplacée en 1862 à Fourvoirie.

Ce complexe productif niché le long de la route en aval du monastère constituait une véritable usine comprenant des installation productives, jardins, salles des stockage et de conservation des plantes et épices, alambics, caves de vieillissements de 180m de long et annexes commerciales. L'implantation d'une gare férovière située non loin permis à la Grande Chartreuse de devenir une attraction touristique à même de drainer un flux important de touristes.

La production s'y déroula jusqu'à l'expulsion de l'ordre chartreux de France en 1903 et la confiscation de leur marque dans un contexte troublé. Les chartreux trouvèrent alors refuge en Espagne, à Tarragone, où la production fut transférée et repris dès 1904. La distillerie implantée dans la ville catalane, à la façade caractéristique, restera en activité jusqu'en 1989.

En 1932 les chartreux reviennent en France et la production repris à Fourvoirie comme au XIXème siècle jusqu'à ce que les batiments ne soient détruits, en novembre 1935, par un important glissement de terrain. En 1940 les pères chartreux regagnent définitivement le monastère de la Grande Chartreuse.

De visite à Voiron
A partir de 1936 la fabrication des liqueurs est transférée à Voiron en contrebas du monastère ; s'y trouvent aussi les caves de vieillisement de la Chartreuse, les plus longues au monde pour des spiritueux. Voiron constitue actuellement l'unique lieu de production et abrite les locaux de Chartreuse Diffusion ainsi qu'un ensemble touristique présentant un certain nombre d'attractions à visiter :
  • la distillerie et la salle des alambics où les plus anciens en cuivre cotoyent les plus modernes. Un système à base de capteurs sophistiqués permet aux moines en charges de la prodcution de suivre celle-ci depuis le monastère par le biais d'un système informatique
  • les caves de vieillissements, de 164 mètres de longs, où sont alignés les futs de chènes centenaires, il y règne l'odeur de plantes caractéristique de ces liqueurs 
  • un parcours muséographique où le visiteur se voit retracé l'histoire de l'ordre et de la production de liqueurs
  • la visite se termine par un passage en salle de dégustation et par la boutique souvenir.
Outre le plaisir de savourer un verre de Chartreuse dans un imposant bar, on peut y admirer deux vitrines impressionnantes, l'une retraçant l'évolution de la liqueur à travers un exemplaire de chaque modèle depuis le flacon initial de la période 1840-1860 et une autre compilant divers spécimens de contrefaçons, aussi nombreux qu'imaginatifs dans le mimétisme commercial .