lundi 2 octobre 2017

Collection de chartreuses de Tarragone

Joan Garcia est un collectionneur et un passionné de chartreuse et de son histoire, avec un intérêt particulier pour les liens qu’elle entretient avec Tarragone. Lecteur du blog, il a eu la gentillesse de partager avec nous les photos ci-après où il commente de beaux et vieux flacons de liqueur des Pères Chartreux.

 «Vieille et très rare bouteille d’un litre de Chartreuse jaune des premières années de production des pères Chartreux à Tarragone (1904-1930). Cette rareté a été achetée à un antiquaire de Barcelone, qui l’a trouvée cachée dans un ancien bar de la province de Gérone ; elle avait été oubliée au fond de la cave depuis le début du XXe siècle. Le bouchon est couvert par une cire brunâtre et la liqueur présente de beaux reflets cuivrés. Le niveau d'alcool est exceptionnellement élevé pour une bouteille de cette époque, avec la double étiquette sous laquelle est écrit en espagnol :
« AVIS : Provisoirement, et à cause des circonstances actuelles, nous présentons notre liqueur avec la bouteille normalement destinée à l’exportation ».

On peut donc s’interroger sur quelles étaient ces mystérieuses « circonstances ».



Vieille bouteille de Chartreuse fabriquée à Tarragone en 1945. Elle présente une contre-étiquette faisant la publicité des premières bouteilles de Brandy Car.
On peut lire écrit en espagnol :
« Essayez notre BRANDY-CAR « LA TARRAGONESA » fait avec les mêmes alcools utilisés pour notre CHARTREUSE. Il est un excellent digestif après les repas. Prenez le mélangé à l’eau de Seltz comme pour un whisky ».

Chartreuse jaune La Fabiola (1968-1973) avec une très rare contre-étiquette destinée au marché sud-américain, particulièrement à la République du Pérou.
On peut lire écrit en espagnol :
« BUREAU DES VINS ET SPIRITUEUX IMPORTÉS LIMA - Pérou CHARTREUSE, S.A.E. TARRAGONA (España) Importé par FRANCISCO MARTÍNEZ P.S.A. LIMA - Pérou ».  
On peut lire également au niveau du bouchon : « REPUBLICA PEROUANA - LICORES IMPORTADOS ».


Rares mignonettes de Chartreuse verte et jaune avec bouchon de liège (années 1940). La verte présente une étiquette "4 centimos" sur le bouchon.
 
[Clichés et notes de Joan Garcia, un grand merci !]

mercredi 27 septembre 2017

Dégustation le 7 octobre 2017

Le grand festival du club des Fous de Chartreuse se tient le 7 octobre prochain aux caves Bossetti à Paris. Philippe nous a comme à l'accoutumée concocté un très beau programme de dégustation. Venez nombreux !


 
Découvrez l'intégralité du programme de la journée sur le site des caves Bossetti.

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dimanche 17 septembre 2017

Santa Tecla 2017

Du 14 ou 24 septembre, processions populaires et réjouissances festives battent leur plein à Tarragone en l'occasion des fêtes annuelles de la Santa Tecla.

Cette édition est notamment dédiée à deux entités du riche folklore de la cité catalane : la Mulassa et le Ball de Bastons. Il y est fait référence sur l'affiche officielle et l’on retrouve la lettre "T" emblématique de la ville sur le visuel.

Les cuvées spéciales pour l'édition 2017
Comme chaque année la chartreuse est célébrée lors de la Santa Tecla, avec l’habituel binôme de chartreuses vertes et jaunes spécialement conçues et qui reprennent le visuel des fêtes en tant que contre étiquette.
Au total, 1300 bouteilles de Chartreuse jaune, titrant toujours 43°, et 200 Chartreuse verte ont été fabriquées pour le marché espagnol. A noter une sensible augmentation des tarifs pratiqués sur le marché espagnol relativement aux années précédentes...
 
La Tau, une bouteille dédiée à Tarragone
Il s'agit d'une nouvelle cuvée, la "Tau", une chartreuse épiscopale, soit un mélange de chartreuse jaune avec une touche de verte, conformément aux gouts du public catalan dont les faveurs vont davantage à la liqueur jaune.
5000 flacons d'une chartreuse titrant 44° seront commercialisés, mais uniquement dans la région de Tarragone. La démarche est "un moyen de remercier pour tant d'années de relations entre la ville et la marque", selon le représentant de Chartreuse à Tarragone, Carme Rodríguez.
L'étiquette de la cuvée conjugue les couleurs de la liqueur et celles de la ville catalane et en reprend son symbole "Tau" éponyme. La contre étiquette illustrée d'une photographie ancienne de la distillerie tarragonnaise précise l'année de mise en bouteille.



E viva Santa Tecla !
 
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lundi 21 août 2017

Voyage des Fous de Chartreuse 2017

Fin juin, les Fous de Chartreuse se rendirent dans le Dauphiné pour un voyage convivial placé sous le signe de leur liqueur favorite.
  
6 ans après
Une petite assemblée de vert et de jaune vêtue se retrouve devant la gare de Grenoble en ce dimanche matin. Depuis la précédente édition de ce qu'il convient de nommer le pèlerinage de Fous de Chartreuse, six années se sont écoulées. Entre temps la communauté a visiblement prospérée puisque cette année, ce seront deux fois une soixantaine de personnes - vignerons, cavistes, restaurateurs, sommeliers, etc. - qui auront le privilège de parcourir les terres de la Chartreuse. Outre l’intérêt partagé pour la Chartreuse et un programme aux petits oignons, c’est dans la diversité de ce groupe que se trouve une des richesses de ce voyage… Une fois l’équipée au complet, direction le col de Porte. Hôtel Cartusia, nous voilà.



Un programme très riche
Tel qu’annoncé par le courrier d’invitation ce sont deux journées bien chargées qui attendent les participants, entre visites et découverte de la région et bons moments partagés entre passionnés autour de leur dénominateur commun, la liqueur des Pères Chartreux :
  • Buffet montagnard pour débuter après une Chartreuse mule en terrasse sous les auspices de la fraîcheur ensoleillée des sommets. Belle ambiance d'office autours des tablées et au dessert avec l’ouverture de premiers beaux flacons par des convives, si bien l'on prît un peu de retard dès la première étape...
  • En bus, direction le désert de la Grande Chartreuse pour une visite express du musée de la Grande Chartreuse, suivie d’une promenade jusqu’au monastère et même, pour les plus courageux, une petite ascension jusqu’à la fameuse croix qui le surplombe. Un bol d’air frais et de silence. De retour au bus, nouveau retard, et comme diraient certains « Il n’y a pas de hasard »…
  • Découverte du chantier (en cours de finalisation) de la nouvelle distillerie à Aiguenoire. L’occasion d’avoir un aperçu des travaux et de la configuration des lieux et le privilège de bénéficier d’une visite commentée par Bertrand De Nève lui-même ! Ancienne ferme traditionnelle, nouvelles salles de fabrication de la liqueur, cave de vieillissement…  Ces nouvelles installations marquent un jalon dans l’histoire de la liqueur.
  • Retour à l’hôtel pour un apéritif à base de Chartreuse verte, Campari et élixir végétal avant de passer à table autour du grand loto présidé par le bon Philippe. Le diner made in Dauphiné  une fois conclu, les hostilités pouvaient débuter !
  • Comme le veut la tradition des Fous de Chartreuse, chacun a pris soins de ramener de beaux flacons à partager et à déguster. Ces présents disposés sur une table firent briller les regards et crépiter les flashs. S’en suivi une intense et prolongée séance de dégustation ponctué de commentaires et autres exclamations. On n’était pas loin de l’exégèse…
  • Les cruches d’eau de source n’y firent rien, le petit déjeuner commençait  à 7h… mais étonnamment personne ne commanda de Green Chaud.
  • Le lundi matin nous partîmes pour une toujours émouvante descente aux caves de Voiron. Nous avons l’occasion de rencontrer les hôtesses d’accueil et l’équipe des achats, toujours fort sympathiques. Et nous avons eu la chance de visiter la chaine d’embouteillage en activité et chacun pu cirer la flask de liqueur jaune remise à chaque participant pour l’occasion.
  • Dernier déjeuner à Grenoble pour un ultime moment convivial autour de la cuisine du Dauphiné qui nous a régalés ! Découverte du vin de noix  des Chartreux et de la gentiane nouvelle recette et nouvelle présentation. Le moment était venu de nous quitter sur le quai, avec une pensée pour Thierry qui à coup sûr aurait apprécié ces bons moments !
Mille mercis à Philippe et Bruno des caves Bossetti ainsi que Philippe Bonnard et Chartreuse Diffusion pour ce voyage riche en émotions et en très bons moments. Quant aux Fous de Chartreuse, rendez-vous le 7 octobre prochain !

NB : D'autres photos seront mises en ligne prochainement...

Voir aussi :

dimanche 2 avril 2017

Anciens objets promotionnels pour l'élixir végétal (2)

Suite avec cette fois des objets plus récents des années 1960...

Flask de poche
Ce kit semble conçu pour partir en randonnée : peu encombrant, un petit étui en pastique où sont insérés un flacon d'élixir en relief d'une contenance de 5cl, deux sucres et un beau dépliant recto-verso en couleur. "Spécialement conçu pour les sacs de dames, il est aussi utilisé pour le voyage, le sport, la montagne, la mer."
 

L'objet date de la période fin années 1950 - début années 1960 et on constate que le message publicitaire et la présentation visuelle se sont perfectionnés.

Porte-clés fiole miniature
Un minuscule flacon à bouchon à vis vert contenant de l'élixir végétal est attaché à un porte-clé, objet publicitaire alors très répandu. On rapporte l'anecdote suivante : il fallut les remplir manuellement, tache très laborieuse, et qui plus est une quantité disproportionnée de flacons auraient été commandés.

On retrouva certaines de ces fioles attachées au goulot de chartreuses vertes dans le cadre d'une campagne commerciale “La clé de la pleine forme". La forme de la bouteille avec son cabochon en relief permet d'en connaître la datation précise, à savoir 1964-1966... A noter le passage du titrage de 68 à 71°.
 
Dans les deux cas, c'est le produit lui-même qui constitue l'objet promotionnel !
 
A suivre, des flacons et conditionnements d'élixir peu communs...

Voir aussi :

dimanche 19 février 2017

Anciens objets promotionnels pour l'élixir végétal

A produit très particulier, des objets publicitaires parfois spéciaux, voire insolites, d'autant plus qu'ils commencent à dater...

Série de scènes illustrées à découper
Il s'agit de planches en couleur à découper puis à plier et assembler pour reconstituer des petites scénettes évoquant l'élixir végétal des Chartreux. Peu commune de nos jours, ces publicités-découpages l'étaient davantage autrefois.
Pour l'élixir végétal, on en dénombre au moins cinq. Une première série illustre : le monastère de la Grande-Chartreuse, l'explorateur Stanley, frère Charles distribuant l'élixir à dos d'âne, l'épidémie de cholera de 1832.
 
Consultez les versions numérisées de deux de ces illustrations - le couvent de la Grande Chartreuse et frère Charles et son âne - et essayez de les reconstituer chez vous !
Nous avions déjà évoqué un autre découpage représentant trois personnages, flacon en main, en train de prendre du bon temps dans le massif de la Chartreuse, avec le monastère en arrière-plan.
Toutes mettent en avant les qualités et propriétés du fameux élixir des Chartreux.
 
Jeu du bon guide
Une approche ludique avec ce jeu dont les règles ne nous sont pas parvenues. Il s'agit vraisemblablement pour nos trois randonneurs de parvenir jusqu'au monastère de la Grande Chartreuse en suivant le bon chemin tout en évitant les embûches de la montagne.

Le visuel est l'œuvre de Louis Gougeon, illustrateur ayant réalisé de nombreuses publicités dans les années 1920-1930. Au verso figure un recueil de propos et de témoignages sur l'élixir si savoureux qu'il fera l'objet d'un article spécifique...
A noter ce commentaire didactique apposé en bas du plateau :  "En cas de malaise, demandez à vos parents un morceaux de sucre imbibé d'élixir végétal".
 
Puzzles
Plus classique, des pièces de puzzle à assembler qui illustrent deux scènes : une nouvelle fois les bâtiments de la Grande-Chartreuse et l'épisode de l'armée des Alpes avec la liqueur jaune, qu'ils contribuèrent à populariser.
A noter que dans les deux cas on retrouve des scènes et thématiques qui s'inscrivent dans l'imagerie de la campagne publicitaire autour du Secret de la Chartreuse.
 
Sur les flacons représentés dans cet article on retrouve la double-étiquette caractéristique de la période de l'entre-deux-guerres.
 (A suivre...)
Voir aussi :

mardi 10 janvier 2017

Entretien avec Enric Olivé-Serret (2/2)

Suite de l’entretien avec le professeur Enric Olivé-Serret autour de la chartreuse de Tarragone, sa distillerie, ses vieux flacons et son histoire...

Parlez-nous un peu de la distillerie de Tarragona.
Toutes les installations renvoyaient une image très frappante. L’extrême propreté, le rangement impeccable, la qualité des matériaux ... tout se référait à l'ordre des Chartreux. Le travail bien fait et les ouvriers qui travaillaient plus au sein d’une famille que dans une simple entreprise. Cela était évident lors de la sanglante guerre civile espagnole, lorsque les révolutionnaires ont tenté de saisir l'usine et que les ouvriers les en ont empêché, affirmant qu'elle était en territoire français (sic). En contrepartie, ils ont promis d'envoyer de la Chartreuse à l'avant pour les combattants !!!

Des anecdotes ou souvenirs de dégustation particuliers ?
Dans les années soixante-dix du siècle dernier, les visiteurs se régalaient avec le fameux cocktail « Episcopal » avec de la chartreuse et du « cava » (vin mousseux AOC catalan). Evidemment tout le monde en sortait heureux. C’est d’ailleurs ce cocktail qui souhaitait la bienvenue aux visiteurs de l’exposition sur la Chartreuse qui fut réalisé au musée d’Histoire de Tarragone en 1994. Exposition et musée dont j’étais moi-même le responsable.

L'ouvrage est richement illustré avec notamment un ensemble de documents et de clichés de la distillerie.

 
Connaissez-vous des collections de vieilles bouteilles et objets anciens en Espagne ?
Depuis que la communauté des Chartreux s’est installée à Tarragone et élaborait ses distillats (pas seulement la Chartreuse), la liqueur se consommait tous les jours à Tarragone. Cette consommation a baissé à partir de 1970 laissant place à de nouveaux goûts importés d'Amérique. A partir du moment où les Chartreux ont cessé de produire à Tarragone, la passion des collectionneurs et les consommateurs s’est ravivée et s’est transformée en une authentique obsession pour beaucoup. A Tarragone, il y a des dizaines de collectionneurs et de grandes réserves dans les mains d’amateurs anonymes.

Comment voyez-vous le lien entre la Chartreuse et Tarragone aujourd'hui ?
Malheureusement, l'intérêt pour la Chartreuse, ses produits et les vestiges industriels sont arrivés bien trop tard à Tarragone, de sorte que la dépossession subie par le magnifique patrimoine industriel a empêché la création d'un centre d'informations sur la Chartreuse. Une fois de plus, nous étions en retard pour protéger le patrimoine collectif.
Enric Olivé-Serret
Tarragona, novembre 2016


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