vendredi 20 août 2010

le Secret de la Chartreuse

Elixirs, thiéraques et potions magiques
Dès l'Antiquité les plantes et leurs propriétés sont un objet de connaissance ; au Moyen Âge l'herboristerie constitue un volet d'un savoir précieux, en partie occulte, qui à chaque plante associe une ou plusieurs vertus mais aussi une symbolique et intégrant le tout en un jeu de correspondance complexe. La réalisation d’un élixir s’intègre donc dans une quête tant technique que spirituelle visant l’élaboration d’une potion à base de plantes, la recherche d ‘un dosage combinant leurs vertus et la réalisation d’un assemblage de composants multiples en un tout homogène et équilibré aux propriétés remarquables et non des moindres puisqu’il s’agit de réaliser la thiéraque, une potion de jouvence ou un élixir de longue vie...

Un document publicitaire des années 1940 met en avant cette dimension : "C'est en 1605 que le maréchal d'Estrée (...) remit la formule du secret aux Chartreux de Paris. De qui la tenait-il ?... D'un inventeur inconnu, d'un patient chercheur acharné comme tant d'autres à la recherche de la panacée ou de la pierre philosophale ?... Mystère !..." Et ce mystère recoupe tant les origines et la nature du manuscrit que les caractéristiques de la recette et les ingrédients qui la compose. Plus loin le même document publicitaire souligne aussi "la complexité de la formule" et "la difficulté à se procurer les nombreuses plantes nécessaires". Apolinaire aurait même prétendu tenir directement d’un chartreux que la formule comprenait de la peau de serpent pillée [lien].


De la mystique alchimique à la symphonie des plantes
Nous l’avons vu dans l’article sur l‘élixir végétal dont découlent les liqueurs jaunes et vertes, au moins 130 plantes aromatiques et médicinales rentrent dans la composition de la Chartreuse : "Il n'entre pas moins de 130 plantes et épices différentes venues de nombreuses contrées dans les dosages qui se font à la poignée, comme autrefois, destinés à la macération avec l'alcool, avant distillation" précise Dom Benoit. Il s’agit de plantes, feuilles, écorces, racines mais aussi d’épices et de graines (de sésame notamment) dont une partie sont originaires du massif de la Chartreuse, les oeillets des Chartreux justement, mais aussi l’absinthe, la gentiane, les bourgeons de sapin... Quant aux autres ingrédients ils doivent être importés (le safran rentrerait dans la l’étape de coloration de la liqueur Jaune).

La composition précise de la recette, les ingrédients rentrant dans sa composition et les procédés de fabrication constituent le véritable secret des chartreux et il n’est guère possible d’obtenir davantage de précisions à ce sujet de la part de ces derniers. Reste à l’amateur, outre les joies et les complexités de la dégustation, un certain nombre de pistes ; tout d’abord la première page du manuscrit, la seule qui fut dévoilée, stipule le début des espèces et quantités de plantes rentrant dans sa composition (mélisse, armoise, bétoine, matricaire, chardon bénit, petite centaurée, lavande, sauge, cassis (feuilles), marjolaine, hysope, mélilot, thym). On y retrouve les plantes composant les jardins médiévaux et sans doute la plupart des variétés connues à l’époque et c’est cette diversité et cette richesse qui constitue un des éléments caractéristiques de la Chartreuse par rapport aux autres boissons à base de plantes. A titre d’information on peut prendre connaissance des 14 plantes médicinales et de 9 épices qui rentrent dans la composition de l’Eau de mélisse des Carmes Boyer parfois dénommé Eau des Carmes qui est un digestif et vitalisant naturel.


Le secret de la Chartreuse, où se nouent les spécificités d’une liqueur
“Ce secret transmis du Moyen Age, est une merveille, car l'arôme de toutes les plantes est mêlé de façon si harmonieuse, qu'on ne peut en reconnaître aucune. Et le dosage des plantes médicinales et aromatiques est si bien étudié, que la Chartreuse est une liqueur hygiénique dont la bienfaisance est naturellement reconnue". Ces différentes considérations nous éclairent sur ce que recouvre exactement ce fameux secret de la Chartreuse : l’identité même du produit. En effet il en concerne à la fois l’origine, la conception même, via ses ingrédients, dosages et processus de fabrication mais aussi sa dimension historique et identitaire et en conséquence commerciale.

En effet une spécificité de la Chartreuse est qu’elle fut exploitée commercialement, depuis le début du XVIII ème siècle et avec un succès mondial, sans que sa recette ne fasse l’objet d’un dépôt ou d’un brevet. Ainsi avec sa formule jamais déposée ni protégée autrement que par le sceau du secret bien gardé, ces liqueurs restent inimitables, “souvent copiées mais jamais égalées”. L’histoire mouvementée de la Chartreuse retranscrit bien cette spécificité qui fait mesure d’exception parmi les produits alcoolisés.

Enfin le Secret de la Chartreuse est le titre d’une publicité récurrente, dès les années 1930 dans des supports de presse puis ensuite de nombreuses références y sont faites dans des prospectus commerciaux ou même dans le livret qui accompagne l’élixir végétal dans son étui protecteur... Elle prend la forme d’un récit où s’amalgament l’histoire de la production de Chartreuse, le détail d’un certain nombres d’épisodes ou faits notoires de cette histoire qui seront mis en avant de façon récurrente dans les publicités des pères chartreux et enfin une sorte d’argumentaire sur les qualités de la Chartreuse et en quoi elle est unique.
 

mercredi 11 août 2010

Elixir végétal - Publicités anciennes

Voici un certain nombre de publicités réalisées par les pères chartreux pour leur élixir végétal.

Un encart publicitaire de la période de production à Tarragone (avant 1930) :


Les trois documents suivantes datent de la période de double étiquetage (1929-1941). Il s'agit d'une P.L.V., d'un décors à découper et assembler et d'un puzzle.




Un buvard publicitaire plus récent. Il en existe des modèles différents et plus anciens, ces derniers constituant un support promotionnel courrant à l'époque. Il existe aussi des protèges cahiers dont un exemple, sur le thème du scoutisme, peut être trouvé sur ce lien.


Comme on l'a déjà noté les propriétés du produit constituent un argument commercial récurrent même si les bienfaits mis en avant peuvent varier selon les périodes. Différentes versions du prospectus inclus dans l'étui seront prochainement mises en ligne sur le blog.

lundi 26 juillet 2010

L'Elixir Végétal de la Grande Chartreuse

L'Elixir Végétal de la Grande Chartreuse de par son conditionnement caractéristique, son goût unique et ses propriétés constitue un produit remarquable, voire insolite.

Les secrets de la recette d'un élixir de longue vie
Le terme élixir renvoie aussi bien à un simple remède qu'à une potion aux propriétés extraordinaires, à un mélange de sirops avec des alcoolats qu'à une substance produite au terme d'un processus alchimique, mais dans le cas de celui des Pères Chartreux peut-on douter que ces différentes définitions se recoupent ?
 
Fabriqué par les Chartreux depuis 1737 selon la mystérieuse recette d'un élixir de longue vie offert par le maréchal d'Estrée, sa recette définitive est mise au point au terme de laborieuses recherches menées par le frère Jérôme Maubec. Plus de 130 plantes médicinales et aromatiques rentrent dans sa composition, ce qui n'est pas loin d'englober l'intégralité des espèces connues à l'époque.


Les prémices d'une industrie
Avant d'être réputée pour ses liqueurs, la Grande Chartreuse l'était pour son élixir végétal qui constitue le premier produit fabriqué par les pères et c'est de ce dernier que découlent les chartreuses désormais fameuses dont la recette est en fait une variante, dérivée de celle mise au point par Jérôme Maubec. En effet les Chartreuses Vertes et Jaunes ne seront élaborées respectivement qu'en 1764 et 1838. Il ne faut donc pas oublier qu'avant d'être une liqueur la Chartreuse désignait un élixir, un élixir de longue vie.

Jouissant initialement d'une réputation locale, la production était distribuée à dos du mulet dans les environ de la Grande Chartreuse, sur foires et marchés, par le frère Charles.L'élixir végétal constitue donc les prémices de l'histoire de la production de boissons alcoolisées par les Pères Chartreux, et la première étape d'un cheminement qui mène d'un remède à base de plantes à une liqueur consommée pour le plaisir.

Des vertus remarquables qui constituent un argument commercial récurrent
Ses caractéristiques et propriétés découlent de la complexité de son élaboration, selon un procédé tenu secret depuis plus de 400 ans, et surtout de la richesse et de la diversité des ingrédients qui le composent, assemblés pour constituer un ensemble homogène. Il se consomme pur, quelques gouttes sur un sucre, dans une infusion ou en grog...
 
D'après les Chartreux et les différents documents commerciaux vantant ses mérites, il s'agit d'un «cordial puissant», d'un «tonic» et d'un «digestif remarquable», "souverain contre les indigestions, maux d'estomac, syncopes, influenza, choléra et mal de mer" comme le stipule un encart commercial de la période Tarragone, avant 1929. Aujourd'hui encore on peut lire qu'il «prolonge l'effet bénéfique de vos vacances» et telle publicité ancienne de conclure : «indispensable aux familles».

Un conditionnement caractéristique et atypique
Le produit se présente sous la forme d'un flacon de 10 centilitres que protège de la lumière un étui caractéristique en bois qui en assure la bonne conservation. Ce dernier inclus en outre un prospectus racontant les grandes lignes de son histoires et mettant en avant ses propriétés.
 
Le produit en lui même varie peu depuis la fin du XIXème siècle (Qu'en est-il auparavant ? Je recherche activement toute information à ce sujet, merci de me faire part de toute information ou piste) et son évolution découle des circonstances historiques (installation à Tarragone, deuxième guerre mondiale...). Un certain nombre de clichés de différentes périodes figurent dans un précédent message.
 

Quelques spécificités sont à noter :
  • Fut un temps où le prix figurait sur l'étiquette : 2 francs au XIXème, puis 3 avant 1903 et 4 francs.
  • Du fait des rationnements liés au second conflit mondial l'étui en bois est remplacé par un cylindre en carton durant cette période. En outre pour s'en procurer un exemplaire il faut remettre un flacon vide en contrepartie.
  • De par son titrage alcoolique très élevé l'élixir n'évoluerait que peu ou pas du tout en bouteille ; il semble de plus que les bouchons en liège utilisés jusqu'au moins dans les années 1940 ne résistent guère au temps et seraient rongés de l'intérieur par le caractère corrosif et très alcoolisé du contenu de la fiole.
  • Le titrage alcoolique aurait varié au cours du temps, certaines publicités de la période de production à Fourvoirie mentionnent 69°. Par la suite, et à partir du moment où le degré apparaît sur l'étiquette, l'élixir titre à 71° ; ce n'est qu'à partir du 1er janvier 2010 et sous l'effet d'une directive européenne que le degré d'alcool est redescendu à 69°.
Voir aussi:

jeudi 8 juillet 2010

Publicités des années 1940 et 1950

En 1941, un an après le retour à la Grande Chartreuse, la liqueur retrouve sa présentation de la fin du XIXème siècle et l'étiquette de 1869, à la seule différence que les bouteilles font 75cl au lieu d'un litre précédemment.
 

A partir de 1951 s'ajoute un talon soulignant le mort 'CHARTREUSE' sous l'étiquette, la liqueur est officiellement dénommée de la sorte pour la première fois ; en effet jusqu'alors seuls les liquidateurs au début du XXème siècle avaient adopté cette pratique.

La gamme de 1951 à 1955:
Un document publicitaire (4ème de couverture d'un protège livre) invitant à la dégustation d'épiscopale:

lundi 28 juin 2010

Chartreuse, les étiquettes au fil du 20ème siècle

Après une période de relative stabilité de la présentation de la Chartreuse au XIXème siècle, en partie dictée par les problématiques de contrefaçons et de définition de l'identité visuelle des liqueurs de Pères Chartreux, la situation va être bien plus complexe au XXème siècle du fait de circonstances historiques troublées. Le présent article a pour objectif de donner un aperçu de cette évolution sans viser l'exhaustivité.

L'étiquette déposée par le Père dom Louis Garnier au XIXème siècle fut utilisée jusqu'en 1903 date à laquelle les Pères Chartreux furent expulsés de leur monastère. Ils emportèrent leur secret de fabrication en Espagne où la production démarra en 1904 et la chartreuse fut commercialisée sous une nouvelle présentation et avec l'appellation "Liqueur fabriquée à Tarragone par les Pères Chartreux". Ces événements ainsi que la confusion et les démêlés juridiques et commerciaux qui s'en suivirent et opposèrent les Chartreux à leurs liquidateurs feront l'objet ultérieurement d'un article dédié sur ce blog.

En France la marque avait été confisquée et les étiquettes des liqueurs produites par les liquidateurs reprenait en tous points les étiquettes traditionnelles, à la différence près que le nom de l'imprimeur Allier qui figurait sur les chartreuses antérieures à 1904 fut remplacé par l'inscription "Imp. Lith. Grenoble". Ce détail constitue le seul moyen de distinguer ces bouteilles alors commercialisées sous l'appellation "Chartreuse".


A partir de 1929, la société qui exploitait la Chartreuse en France cesse sa production et la liqueur, désormais uniquement fabriquée par les Pères Chartreux, est alors présentée sous une double étiquette, reprenant ainsi l'étiquette traditionnelle ainsi que celle de Tarragone avec ses deux triangles jaunes et verts composant un losange. Pendant ce temps la production en deux lieux différents se poursuit, ce qui sera le cas jusqu'à ce que l'usine catalane ferme ses portes en 1989.

Le 21 juin 1942 à l'occasion du premier anniversaire du retour des Pères au monastère de la Grande Chartreuse, la liqueur reprend sa présentation du XIXème siècle et l'étiquette traditionnelle déposée en 1869, seules les contenances des bouteilles permettent de les distinguer.

En 1951 s'y ajoute, en dessous, la mention Chartreuse dans un cadre noir, et pour la première fois la liqueur est officiellement dénommée de la sorte.

A partir de 1956, un cadre bleu entoure l'étiquette de 1869 que surplombe la mention 'Chartreuse" tandis qu''en dessous on peut lire "FABRIQUÉE PAR LES PÈRES CHARTREUX". (photo)

Enfin, en 1964, l'étiquette est désormais en aluminium et elle se rapproche de celle que nous connaissons aujourd'hui...

[Cette article fait suite à un premier poste sur l'étiquette de 1869.]

vendredi 18 juin 2010

Chartreuse - l'épiscopale

Une épiscopale est un mélange de chartreuses Vertes et Jaunes. «Toute la gamme des saveurs intermédiaires peut être réalisée en mêlant dans un verre les deux sortes de Chartreuse. Le mélange spécialement recommandé comprend : 1/3 de Verte, 2/3 de Jaune». Des documents publicitaires de la période de production à Fourvoirie du début des années 1930 mentionnent ainsi cette recette, qui figure aujourd'hui sur la contre étiquette. Le mélange de deux VEP constitue une Pontificale.

Un certain nombre de cuvées d'épiscopales furent commercialisées, toujours en séries limitées :

En 2000 la Chartreuse Episcopale du IIIème millénaire titrant 45° est vendue en bouteilles d'1L avec une étiquette spécifique, un sceau de cire jaune et un conditionnement de type VEP.

Deux épiscopales furent réalisées au nom du club des Fous de Chartreuse. En 2005 une première cuvée est conçue selon la traditionnelle recette 2/3 - 1/3 et titrant 45°. La contre étiquette précise : 
Cette épiscopale a été créée pour le club "Les fous de Chartreuse" de Paris, à l'occasion de sa visite aux caves de la Chartreuse le 13 juin 2005 et pour célébrer le 400ème anniversaire de la liqueur Chartreuse.
Il a été embouteillé 1000 bouteilles et jéroboams numérotés de 1 à 1000.

Suite à cette première expérience, une nouvelle cuvée est lancée en septembre 2009 avec un assemblage cette fois moitié Jaune moitié Verte, à 48°. Comme le dosage, l'étiquette change mais aussi les caractéristiques des liqueurs qui la composent puisqu'il s'agit, pour cette série limitée, de Chartreuses ayant vieillies de façon prolongée en foudre de chêne dans les caves de Voiron. Le mélange est équilibré, la qualité tend vers celle d'une VEP, cette épiscopale 2009 est remarquable.
Cette cuvée a été réalisée par les Pères Chartreux pour les 10 ans des "Fous de Chartreuse" de Paris.
Cette épiscopale d'exception est le fruit d'un assemblage de 50 % de Chartreuse Verte et de 50 % de Chartreuse Jaune, ayant vieillie longuement en foudre de chêne dans nos caves.
Mise de la cuvée en 1290 bouteilles :
   50 jéroboams numérotés de 1 à 50
   400 bouteilles litres numérotées de 51 à 450
   840 bouteilles 0,50 L numérotées de 451 à 1290
Mille mignonnettes ont été produites et des photos et témoignages concernant le lancement commercial de cette Chartreuse aux caves Bossetti à Paris figurent sur le forum La Passion du Vin...


Toute la palette des déclinaisons de dosage de l'épiscopale peut-être complétée par quelques gouttes d'élixir végétal ajoutées à même le verre...
 
Voir aussi :

vendredi 11 juin 2010

Cuvée des Meilleurs Ouvriers de France Sommeliers

Une nouvelle Liqueur au sein de la gamme
C’est à l'automne 2008 que Chartreuse diffusion dévoile la petite dernière de la gamme des liqueurs Chartreuse, nommée «Cuvée des Meilleurs Ouvriers de France sommeliers», dite la MOF. Ceci est un évènement puisque cette nouvelle Jaune est la quatrième création des moines Chartreux en trois siècles, après la Chartreuse Verte en 1764, la Chartreuse Jaune en 1838 et la liqueur du 9ème Centenaire de l’ordre en 1984. Cette Chartreuse Jaune est le fruit d’une collaboration d’un an entre les Meilleurs Ouvriers de France Sommeliers et les moines Chartreux, dont l’objectif était de créer une pièce unique. C’est chose faite !

Cuvée des MOF, histoire d’une collaboration :
L’aventure a débuté en 2007 lorsque les Meilleurs Ouvriers de France sommeliers proposent aux moines Chartreux d’élaborer une nouvelle liqueur, un « chef d’œuvre » pour reprendre leur terme. C’est avec une très grande joie que les moines acceptèrent. Un seul bémol, la recette de ce breuvage est secrète et doit le rester ! Alors comment procéder ? D’après différentes informations, les sommeliers ont fait plusieurs suggestions d’un point de vue goût, et les moines, en fonction de celles-ci, ont travaillé et proposé diverses recettes. Suite à ces propositions de recettes, les sommeliers ont donné leur avis, et l’opération s’est répéter plusieurs fois jusqu’à arriver au résultat souhaité. Après un an de travail (la prières des moines restant tout de même leur priorité), le résultat est une liqueur jaune, titrant 45 % (plus forte que ses petites sœurs), complexe en aromatique et frais en bouche.

Caractéristiques, couleur et arômes :
De couleur jaune-or avec des notes vertes, cette cuvée a l’aspect d’un nectar (car très épaisse). Elle est très fraîche en bouche et, par rapport aux autres Jaunes, elle est moins sucrée et plus complexe en arômes. Parmi ces derniers, on peut distinguer de la gentiane, du gingembre, des agrumes et du réglisse. Sa puissance en fait une liqueur très bien équilibrée entre jaune et verte. Cette nouvelle liqueur est vraiment une réussite et comme le souligne Chartreuse Diffusion "Le résultat brille et va permettre (...) de répondre à une attente d’aujourd’hui, singulière, identitaire : se retrouver autour d’un produit extrêmement typé, à la fois titré et moelleux, une liqueur nerveuse, toute en fraîcheur, suffisamment complexe en aromatiques pour assurer de la puissance en bouche, sans rien perdre de la race à laquelle elle appartient."

Plusieurs inconnues subsistent...
Concernant ce nouveau produit, plusieurs questions demeurent sans réponses. On peut notamment se demander combien de bouteilles nos bons moines ont-ils prévus de produire chaque année ? Comment cette nouvelle jaune va t-elle évoluer au cours du temps ? Enfin la MOF va-elle-être pérennisée au sein de la gamme Chartreuse ?
A ces questions nous n'avons à ce jour aucune réponse. Le tirage de cette liqueur est inconnu, nous ne savons pas quelles quantités en sont produites. Pour ce qui est du vieillissement, il faut d'ores et déjà mettre de côté quelques bouteilles afin d'en déguster au bout de 3, de 5 et de 10 ans, voire plus. Une chose est sûre, c'est que le temps devrait bonifier ce joyau, notamment grâce à ces 45 % qui devraient renforcer l'équilibre des arômes. En conclusion, mettez rapidement quelques bouteilles en cave !

Liens :
  - La page de présentation de la cuvée des MOF sur le site officiel :
http://www.chartreuse.fr/pa_reine_des_liqueurs.htm
  - Vidéo d'une dégustation pour le lancement de la nouvelle Chartreuse le 17 novembre 2008 à Voiron :



[Cet article a été rédigé par Vin's, qu'il en soit vivement remercié !]