lundi 16 mai 2011

Différents modèles de liqueur du 9ème centenaire

La liqueur de la 9ème centenaire, comme toutes les bouteilles de chartreuse, s'est vue opérer des changements au fil du temps, en terme de bouteilles, d'étiquettes, de bouchons, d'inscriptions... On en distingue plusieurs variantes avec des différences plus ou moins notables.

Bouteille actuelle
Etiquette caractéristique de la Liqueur de 9ème centenaire" avec le "L" enluminé.
Capsule dorée et inscription en carmin.
Désormais l'année de mise en bouteille figure sur la contre-étiquette, mais il semble s'agir d'une évolution récente.


Modèle 2001 - 2004 commémoration de St Bruno
Talon bleu sous l'étiquette " Fondation de la Grande Chartreuse 1084 - 1984 Commémoration de Saint Bruno 1101 - 2001"
Capsule metallique bleu et vert .
Au cours de cette période la boite en carton est aussi de couleur bleue.


Modèle 1985
Etiquette de 10 cm de hauteur.
Dispartition de l'insciption en relief IX CENTENAIRE et il n'est plus mention des années 1084 et 1984 sur la cartouche en relief et en haut de l'étiquette.
Après 1985, l'étiquette est moins haute, 8 cm.


Modèle 1984
Contenance de 75cl (contre 70cl par la suite).
Etiquette de 10 cm de hauteur.
Mention des années 1084 - 1984 sur le haut de l'étiquette.
Ces deux années figurent aussi sur la cartouche en relief "GDE CHARTREUSE" surmontée du symbole de chartreux, le globe crucifère et les 7 étoiles.
Au bas de la bouteille inscription "IX CENTENAIRE" en relief.


En 1984 des étiquettes de chartreuses jaunes et vertes sont marquées d'une sur-impression rouge « 9° centenaire Gde Chartreuse 1084-1984 ».
(Merci à Manu et Rodolphe)

Voir aussi :

mercredi 27 avril 2011

8 recettes de cocktails à la chartreuse


Chartreuse Smash
  2 parts de chartreuse jaune
  4 tranches de citron
  8 feuilles de menthe
Piloner sommairement citron et menthe, ajouter chartreuse et glace, shaker vivement. Servir avec de la glace pilée et garnir d’une pousse de menthe fraîche. A la votre !

The Widow’s Kiss
  1 ½ part de calvados
  ¾ part de chartreuse
  ¾ part de bénédictine
  2 traits d’angostura bitters
La recette est évoquée dans Modern American Drink de George Kappeler paru en 1895.

Tahiti
  ½ part de gin
  ½ part de jus de citron pressé
  2 parts de chartreuse
Doubler avec du champagne brut
Source : porte-clé promotionnel

Yellow Parrot
  ⅓ d’absinthe
  ⅓ de chartreuse jaune
  ⅓ de Brady abricot
Quel plumage coloré !

The Last Word
  ¾ part chartreuse verte
  ¾ part de gin
  ¾ part de marasquin (ou liqueur maraschino) ¾ part de jus de citron frais
Combiner les ingrédients à de la glace dans le shaker et aux offices ! Garnir d’une cerise, de maraschino idéalement... M’en donnerez-vous des nouvelles ?

Purgatory
  2 ½ parts de rye whiskey
  ¾ part de chartreuse verte
  ¾ part de bénédictine
Garnir d’un zeste de citron.

Red Lion
  ½ part de liqueur de cassis
  4 traits de chartreuse jaune
  2 traits d’absinthe
  1 part de scotch whisky
Un peu de glace pilée, frapper fortement, servir le lion rouge !
Source : “American bar - Recette des boissons américaines et anglaises” de Franck P. Newman, 1904

Royal punch
  200 grammes de sucre en poudre
  ½ litre d’eau pour fondre le sucre
  le jus de 2 oranges et 2 citrons
  ¼ litre de curaçao orange
  ½ litre de thé froid très fort
  3 verres à madère de chartreuse jaune
  3 verres à madère de rhum
  500 grammes de fruits frais (cerises, fraises des bois, groseilles, framboises...)
Mettre le tout à rafraîchir dans un saladier et, au moment de servir, verser 3 bouteilles de champagne brut. (recette pour 20 personnes)
Source : “American bar - Recette des boissons américaines et anglaises” de Franck P. Newman, 1904

Voir aussi :

mardi 12 avril 2011

Cocktails & Chartreuse

Les cocktails. Peut-on imaginer candidate plus adaptée à ce genre d’exercice que la chartreuse, “symphonie de plantes” ?

 
The Art of Mixing
La Chartreuse est le fruit d’une recherche, d’une combinaison d’ingrédients, d’un assemblage de saveurs, visant à obtenir un ensemble harmonieux qui combine les propriétés des éléments qui la compose... Le parallèle apparaît clairement avec la démarche qui guide la réalisation d’un cocktail, mêlant divers ingrédients, boissons alcoolisées et éventuellement autres produits. C’est la recherche d’une complémentarité harmonieuse, d’une nouvelle saveur née de la combinaisons d’éléments aromatiques distincts....
La préparation de cocktails revêt une dimension créative, où inventivité et imagination sont de mise, puisqu’il s’agit de concevoir un recette en travaillant une palette quasi illimitée d'ingrédients. C’est un exercice reposant sur un certain nombre d’instruments  et de techniques, et régie en partie par des codes culturels et parfois professionnels.

 
Bref aperçu de l’histoire des cocktails
Il s’agit d’une pratique ancienne, les cocktails se seraient répandus en Angleterre et aux Etats-Unis au début du XIXème siècle. L’épisode de la prohibition aux Etats-Unis a contribué à développer et à enrichir les pratiques en la matière, en effet l'objectif était alors de rendre buvables, voir appréciables, des alcools de contrebande de piètre qualité si ce n’est franchement infâmes...
Depuis une abondante littérature traite du sujet, qui recouvre aussi bien des écrits professionnels, des livres de recettes que des documents relatifs à leur histoire, à leur dimension sociale, festive voire insolite.
En en qui concerne la liqueur des Pères Chartreux, des traités de la fin du XIXème siècle mentionnent des recettes à base de chartreuse et documents publicitaires de l’entre-deux-guerres en évoquent plusieurs :

 

 
Cocktails à base de chartreuse
La chartreuse, par nature, se prête volontiers à ce genre de mélange, et elle offre de vastes possibilités dans ce champ de par la complexité de sa composition, la subtilité de ses saveurs et de son goût caractéristique, herbeux et épicés . En outre la chartreuse peut aussi servir à colorer une préparation.
Chartreuses vertes et jaunes entrent dans la composition de nombreux cocktails et, s’il est un mélange qui apparaît comme consubstantiel à cette liqueur, c’est bien entendu l’épiscopale (voir article), assemblage de jaune et de verte dont les proportions de ses composantes peuvent varier.
Désormais sur la contre-étiquette de chartreuse figurent des idées de recettes de cocktails, ces dernières et celles que l’on trouve sur le site officiel constituent en quelque sorte les “classiques”. Mais ne serait-il pas dommage de s’y cantonner !?

 
Bientôt sur le blog des suggestions de préparations, d'ici là faites nous part de vos expériences personnelles et observations sur le sujet !

 
Voir aussi:

mardi 29 mars 2011

De la chartreuse sur scoop.it !

C'est ici que cela se passe : http://www.scoop.it/t/liqueur-chartreuse


Scoop.it est un site de curation et le principe consiste à regrouper des contenus (informations, images, vidéos etc.) pertinents sur un sujet donné. Cette page vient en complément du blog, pour rassembler des sources en rapport avec son sujet, pour approndir des articles, relayer des infos ou des actus...

Y-t-il des éléments que vous aimeriez y retrouver ? Des suggestions de liens ? Faites nous en part !

dimanche 13 mars 2011

Liqueur du 9ème centenaire

« La liqueur du 9ème centenaire a été spécialement réalisée pour commémorer l'anniversaire de la fondation de la Grande Chartreuse par Saint Bruno en 1084 ».
Un peu d'histoire...
Saint Bruno, natif de Cologne, est à l'époque chancelier de l'archevêque de Reims mais ce dernier indigne paie ses électeurs et Bruno le dénonce. A 52 ans, en juin 1084, il décide de vendre tout ce qu'il possède et part pour fonder ce qui sera l'ordre des Chartreux. Avec 6 amis qui partagent ses aspirations, ils arrivent dans le massif préalpin au nord de Grenoble, un site montagneux d'une sévérité vraiment farouche, le désert de chartreuse où les premières pierres fondatrice de la Grande Chartreuse sont posées.

La liqueur du 9ème centenaire aujourd'hui
Cette liqueur du 9ème centenaire prend sa place à part entière dans la gamme Chartreuse auprès de la jaune, de la verte, de la MOF, des VEP et de la 1605 verte. Titrant 47°, de couleur intermédiaire, elle est comme toujours, un succès des Pères Chartreux et est aujourd'hui décrite comme le fleuron de leur production. Comme la plupart de ces bouteilles elle est empreinte de mystères. En effet, ce titrage à 47° nous fait penser d'emblée à une épiscopale, ce qui à la dégustation ne paraît pas si certain, loin de là!
La présentation est caractéristique : la bouteille en relief est la copie de celle utilisée de 1840 à 1878 et sur l'étiquette le L de liqueur est enluminé. Elle « a les mêmes caractéristiques que la verte, mais plus douce ».
En l'an de grâce 1984
Pour les neuf cents ans de l'ordre, 1984 est une année commémorative marquée « par de nombreuses manifestations : concerts, expositions, réunions de groupe folkloriques, promenades guidées, marche - pélerinage entre Grenoble et Saint-Pierre-de-Chartreuse, colloque historique... témoignant de la permanence du rayonnement de l'Ordre des Chartreux sur le Dauphiné ».
A cette occasion les étiquettes des chartreuses jaunes et vertes de l'année sont marquées d'une sur-impression rouge « 9° centenaire Gde Chartreuse 1084-1984 », et apparemment rien ne différencie ces liqueurs de leurs semblables. Mais pouvait-on en rester là pour fêter les 900 ans de l'ordre ? La même année une nouvelle chartreuse voit le jour, la liqueur de 9ème centenaire avec sa présentation caractéristique.

Les différentes présentations
La liqueur de la 9ème centenaire, comme toutes les bouteilles de chartreuse au fil du temps, s'est vue opérer des changements, en terme de bouteilles, d'étiquettes, de bouchons, d'inscriptions... On en distingue plusieurs variantes avec des différences plus ou moins notables.
En 1984, l'étiquette mesure 10cm et le bas de la bouteille porte l'inscription en relief « IX CENTENAIRE ». En 1985, les années 1984 et 1985 disparaissent du haut de l'étiquette ainsi que de la cartouche en relief et jusqu'en 2001 l'étiquette ne fait plus que 8 cm.
A partir de 2001 et ce jusqu'en 2004, un talon apparaît pour commémorer le 9° centenaire de la mort de Saint Bruno en 1101. Ce talon représente les sept étoiles sur un fond bleu nuit. Une tradition de l'Ordre veut que Saint Hugues ait vu les sept ermites annoncés dans un songe sous l'apparence de sept étoiles. Depuis 2004, l'étiquette fait 6cm mais garde la même apparence et le même design.
La contre-étiquette nous conte l'origine de cette bouteille avec un retour au passé, à la mémoire de Saint-Bruno.

[Article rédigé par Manu, merci !] 
Voir aussi:

vendredi 25 février 2011

JP Morgan, la Chartreuse et la recette du Alamagoozlum Cocktail

John Pierpont Morgan (1837-1913) en plus d’avoir donné son nom à l’une des plus importantes banques d’affaires anglosaxonnes est aussi connu pour son goût des boissons alcoolisées et pour sa contribution à la palette des cocktails. On lui doit notamment l’Alamagoozlum, cocktail dont le nom semble aussi alambiqué que sa composition à base de 8 ingrédients dont de la chartreuse !

Ce cocktail est mentionné dans “The Gentleman’s Companion or Around the World with Jigger, Beaker and Flask” de Charles H. Baker de 1939 :
“J. Pierpont Morgan’s Alamagoozlum: the Personal Mix Credited to that Financier, Philanthropist & Banker of a Bygone Era.” 
Il en est aussi question dans le “Fine Art of Mixing Cocktails” de David A. Embury publié en 1948 ainsi que dans “Vintage Spirits and Forgotten Cocktails” de Ted Haigh.

De composition sophistiquée, l’Alamagoozlum intègre des ingrédients peu commnus pour certains (sirop de gomme arabique), relativement variés dont une dose importante de bitter et du blanc d’oeuf cru. A noter que selon les recettes on peut aussi bien utiliser de la chartreuse verte que de la jaune. On le décrit comme assez fort, à la texture intéressante, épaisse et douce, avec un arrière goût herbeux et épicé prononcé. En voici la composition :
  • ½ blanc d’oeuf
  • 60 ml de Genièvre
  • 60 ml d’eau
  • 45 ml de Rhum jamaïquain
  • 45 ml de Chartreuse jaune ou verte
  • 45 ml de sirop de gomme arabique
  • 15 ml de curaçao orange
  • 15 ml d’Angostura bitter
Comme l’indique l’étiquette ajoutée sur cette bouteille estampillée Dubonnet du XIXème sièce, cette chartreuse est issue de la cave de JP Morgan et fut plus tard destinée à ses amis en sa mémoire :

From the cellar of J. Pierpont Morgan 1837-1913 | A souvenir to his friends 1915 

lundi 14 février 2011

Mystérieuses mignonnettes

Les mignonnettes éveillent depuis des années la curiosité de nombreux collectionneurs, aussi bien par leur profusion que par leur variété. Elles font l’objet de convoitises tant leurs apparences (formes, étiquettes, contenances, matières, détails...) ont évolué au cours du temps et il est d’ailleurs parfois difficile de les dater avec précision. Leur valeur varie en fonction de leur âge, de leur état, de leurs caractéristiques et de leur rareté.

Historique des mignonnettes
Il faut remonter à la période Romaine (et oui !) pour voir apparaître les premières mignonnettes de vin, sous la forme à cette époque d’amphores miniatures. Celles-ci étaient envoyées par les négociants aux acheteurs afin qu’ils puissent goûter la marchandise. Elles ont donc à l’origine un but promotionnel.
Vers la fin du 19ème siècle, l’apparition des distilleries industrielles favorise la production de ces mini-bouteilles, qui comme leurs ancêtres, sont destinées principalement aux clients. Ce sont notamment les grandes marques de whisky, cognacs, liqueurs, porto et pastis qui vont se lancer dans ce type de format. Excepté leur contenance, les mignonnettes ont souvent la même forme et la même étiquette que les formats de base.

Par la suite, ces mini bouteilles vont très rapidement se diffuser comme par exemple dans les hôtels et les trains, passant ainsi de l’objet promotionnel à un objet de consommation, puis plus tard, à l’objet de collection ! (Pour info, un collectionneur de mignonnettes se nomme : “buticulamicrophiliste”. Facile à retenir, non ?). Le développement et la diffusion des mignonnettes est fulgurant durant la période 1950/1970. En effet, la plupart des producteurs (distilleries, marques, revendeurs, etc.) disposent de mignonnettes à leur nom. C’est donc au cours des années 70 que cet objet va susciter l’intérêt des collectionneurs et leur prix va subir une hausse durant cette période.

Contenance, aspect et datation
La contenance des mignonnettes oscillent entre 2 et 10 cl, parfois 20 cl. En ce qui concerne la liqueur de la Grande Chartreuse, les mignonnettes sont de 3 cl, sauf l’élixir Végétal dont deux formats existent : 8 et 10 cl. Ceci, vous l’aurez compris, le place donc dans la catégorie des mignonnettes ! Les bouteilles contenant entre 10 et 20 cl sont nommées quant à elles “Petites Bouteilles”, par exemple dans la gamme de chartreuse des années 1950, plus récemment pour de la VEP ou encore les Flasks.
En ce qui concerne l’aspect de ces petits bijoux, la matière dont ceux-ci sont réalisés, diffèrent selon la période, la marque, ou même l’occasion pour laquelle ils sont réalisés. Même si de nos jours, les mignonnettes sont principalement faites en verre, d’autres matières ont été utilisées telles que : porcelaine, cristal de Baccarat, barbotine, grès, argile, résine... Quant aux formes, elles sont toutes aussi variées : miniatures, fioles, amphores, cruchons, aiguières...

Je vous rassure, pour ce qui est de la chartreuse, toutes ont été fabriquées en verre, à l’image des bouteilles de liqueur ! J’en ai repéré de nombreuses variantes, notamment au niveau du goulot plus ou moins renflé selon les modèles. Il est parfois difficile de dater avec précision les mignonnettes. Cependant, certains éléments peuvent nous aider à leur donner un âge, particulièrement en observant les étiquettes comme les mentions légales, le pourcentage d’alcool (indiqué ou non), la fermeture (liège, capsule en étain ou bouchon à vis), etc... D’après nos renseignements, les plus vieilles mignonnettes de la liqueur des pères chartreux dateraient de l'entre-deux-guerres.


Conservation et consommation

Une des questions que beaucoup de personnes peuvent se poser est de savoir comment ces mignonnettes se conservent. Comme leur grande soeur, la protection à l’abri du soleil, de la chaleur et de l’humidité sont les principaux critères pour les garder en bon état. Avec le temps les miniatures peuvent subir une évaporation même si elles n’ont jamais été ouvertes, cette évaporation est souvent appelée la "part des anges”.
Les mignonnettes sont-elles consommables ? Je sais que pour nombreux collectionneurs, cette action est inenvisageable et demeure un sacrilège, mais en effet ces petits bijoux peuvent se consommer s'ils ont été bien conservés. A cette condition elles évoluent aussi avec l’âge, comme c’est le cas des formats plus traditionnels, et ne perderaient rien de leur potentiel dégustatif. J’ai personnellement vérifié cette affirmation en ouvrant récemment 2 miniatures de chartreuse : une voiron verte début des années 80, et une voiron jaune des années 70. Mon constat est simple : magnifique ! Elles n’ont rien perdu de leur saveur, bien au contraire.

Pour conclure, les mignonnettes restent des objets de collection et leur prix peut atteindre plus de 50/100 € pour des modèles anciens et/ou rares. Il est difficile de connaître l’apparition des premières mignonnettes de chartreuse et de savoir s’il en existent pour chaque modèle et chaque période. Nous sommes donc preneurs de toutes informations à ce sujet ! Photos bienvenues !

[Article rédigé par Vin's, merci !] 
Voir aussi: