Après une période de relative stabilité de la présentation de la Chartreuse au XIXème siècle, en partie dictée par les problématiques de contrefaçons et de définition de l'identité visuelle des liqueurs de Pères Chartreux, la situation va être bien plus complexe au XXème siècle du fait de circonstances historiques troublées. Le présent article a pour objectif de donner un aperçu de cette évolution sans viser l'exhaustivité.
L'étiquette déposée par le Père dom Louis Garnier au XIXème siècle fut utilisée jusqu'en 1903 date à laquelle les Pères Chartreux furent expulsés de leur monastère. Ils emportèrent leur secret de fabrication en Espagne où la production démarra en 1904 et la chartreuse fut commercialisée sous une nouvelle présentation et avec l'appellation "Liqueur fabriquée à Tarragone par les Pères Chartreux". Ces événements ainsi que la confusion et les démêlés juridiques et commerciaux qui s'en suivirent et opposèrent les Chartreux à leurs liquidateurs feront l'objet ultérieurement d'un article dédié sur ce blog.
En France la marque avait été confisquée et les étiquettes des liqueurs produites par les liquidateurs reprenait en tous points les étiquettes traditionnelles, à la différence près que le nom de l'imprimeur Allier qui figurait sur les chartreuses antérieures à 1904 fut remplacé par l'inscription "Imp. Lith. Grenoble". Ce détail constitue le seul moyen de distinguer ces bouteilles alors commercialisées sous l'appellation "Chartreuse".
A partir de 1929, la société qui exploitait la Chartreuse en France cesse sa production et la liqueur, désormais uniquement fabriquée par les Pères Chartreux, est alors présentée sous une double étiquette, reprenant ainsi l'étiquette traditionnelle ainsi que celle de Tarragone avec ses deux triangles jaunes et verts composant un losange. Pendant ce temps la production en deux lieux différents se poursuit, ce qui sera le cas jusqu'à ce que l'usine catalane ferme ses portes en 1989.
Le 21 juin 1942 à l'occasion du premier anniversaire du retour des Pères au monastère de la Grande Chartreuse, la liqueur reprend sa présentation du XIXème siècle et l'étiquette traditionnelle déposée en 1869, seules les contenances des bouteilles permettent de les distinguer.
En 1951 s'y ajoute, en dessous, la mention Chartreuse dans un cadre noir, et pour la première fois la liqueur est officiellement dénommée de la sorte.
A partir de 1956, un cadre bleu entoure l'étiquette de 1869 que surplombe la mention 'Chartreuse" tandis qu''en dessous on peut lire "FABRIQUÉE PAR LES PÈRES CHARTREUX". (photo)
Enfin, en 1964, l'étiquette est désormais en aluminium et elle se rapproche de celle que nous connaissons aujourd'hui...
[Cette article fait suite à un premier poste sur l'étiquette de 1869.]
lundi 28 juin 2010
vendredi 18 juin 2010
Chartreuse - l'épiscopale
Une épiscopale est un mélange de chartreuses Vertes et Jaunes. «Toute la gamme des saveurs intermédiaires peut être réalisée en mêlant dans un verre les deux sortes de Chartreuse. Le mélange spécialement recommandé comprend : 1/3 de Verte, 2/3 de Jaune». Des documents publicitaires de la période de production à Fourvoirie du début des années 1930 mentionnent ainsi cette recette, qui figure aujourd'hui sur la contre étiquette. Le mélange de deux VEP constitue une Pontificale.
Un certain nombre de cuvées d'épiscopales furent commercialisées, toujours en séries limitées :
En 2000 la Chartreuse Episcopale du IIIème millénaire titrant 45° est vendue en bouteilles d'1L avec une étiquette spécifique, un sceau de cire jaune et un conditionnement de type VEP.
Deux épiscopales furent réalisées au nom du club des Fous de Chartreuse. En 2005 une première cuvée est conçue selon la traditionnelle recette 2/3 - 1/3 et titrant 45°. La contre étiquette précise :
Cette épiscopale a été créée pour le club "Les fous de Chartreuse" de Paris, à l'occasion de sa visite aux caves de la Chartreuse le 13 juin 2005 et pour célébrer le 400ème anniversaire de la liqueur Chartreuse.Il a été embouteillé 1000 bouteilles et jéroboams numérotés de 1 à 1000.
Suite à cette première expérience, une nouvelle cuvée est lancée en septembre 2009 avec un assemblage cette fois moitié Jaune moitié Verte, à 48°. Comme le dosage, l'étiquette change mais aussi les caractéristiques des liqueurs qui la composent puisqu'il s'agit, pour cette série limitée, de Chartreuses ayant vieillies de façon prolongée en foudre de chêne dans les caves de Voiron. Le mélange est équilibré, la qualité tend vers celle d'une VEP, cette épiscopale 2009 est remarquable.
Cette cuvée a été réalisée par les Pères Chartreux pour les 10 ans des "Fous de Chartreuse" de Paris.Cette épiscopale d'exception est le fruit d'un assemblage de 50 % de Chartreuse Verte et de 50 % de Chartreuse Jaune, ayant vieillie longuement en foudre de chêne dans nos caves.Mise de la cuvée en 1290 bouteilles :50 jéroboams numérotés de 1 à 50400 bouteilles litres numérotées de 51 à 450840 bouteilles 0,50 L numérotées de 451 à 1290
Mille mignonnettes ont été produites et des photos et témoignages concernant le lancement commercial de cette Chartreuse aux caves Bossetti à Paris figurent sur le forum La Passion du Vin...
Toute la palette des déclinaisons de dosage de l'épiscopale peut-être complétée par quelques gouttes d'élixir végétal ajoutées à même le verre...
Voir aussi :
vendredi 11 juin 2010
Cuvée des Meilleurs Ouvriers de France Sommeliers
Une nouvelle Liqueur au sein de la gamme
C’est à l'automne 2008 que Chartreuse diffusion dévoile la petite dernière de la gamme des liqueurs Chartreuse, nommée «Cuvée des Meilleurs Ouvriers de France sommeliers», dite la MOF. Ceci est un évènement puisque cette nouvelle Jaune est la quatrième création des moines Chartreux en trois siècles, après la Chartreuse Verte en 1764, la Chartreuse Jaune en 1838 et la liqueur du 9ème Centenaire de l’ordre en 1984. Cette Chartreuse Jaune est le fruit d’une collaboration d’un an entre les Meilleurs Ouvriers de France Sommeliers et les moines Chartreux, dont l’objectif était de créer une pièce unique. C’est chose faite !
Cuvée des MOF, histoire d’une collaboration :
L’aventure a débuté en 2007 lorsque les Meilleurs Ouvriers de France sommeliers proposent aux moines Chartreux d’élaborer une nouvelle liqueur, un « chef d’œuvre » pour reprendre leur terme. C’est avec une très grande joie que les moines acceptèrent. Un seul bémol, la recette de ce breuvage est secrète et doit le rester ! Alors comment procéder ? D’après différentes informations, les sommeliers ont fait plusieurs suggestions d’un point de vue goût, et les moines, en fonction de celles-ci, ont travaillé et proposé diverses recettes. Suite à ces propositions de recettes, les sommeliers ont donné leur avis, et l’opération s’est répéter plusieurs fois jusqu’à arriver au résultat souhaité. Après un an de travail (la prières des moines restant tout de même leur priorité), le résultat est une liqueur jaune, titrant 45 % (plus forte que ses petites sœurs), complexe en aromatique et frais en bouche.
Caractéristiques, couleur et arômes :
De couleur jaune-or avec des notes vertes, cette cuvée a l’aspect d’un nectar (car très épaisse). Elle est très fraîche en bouche et, par rapport aux autres Jaunes, elle est moins sucrée et plus complexe en arômes. Parmi ces derniers, on peut distinguer de la gentiane, du gingembre, des agrumes et du réglisse. Sa puissance en fait une liqueur très bien équilibrée entre jaune et verte. Cette nouvelle liqueur est vraiment une réussite et comme le souligne Chartreuse Diffusion "Le résultat brille et va permettre (...) de répondre à une attente d’aujourd’hui, singulière, identitaire : se retrouver autour d’un produit extrêmement typé, à la fois titré et moelleux, une liqueur nerveuse, toute en fraîcheur, suffisamment complexe en aromatiques pour assurer de la puissance en bouche, sans rien perdre de la race à laquelle elle appartient."
Plusieurs inconnues subsistent...
Concernant ce nouveau produit, plusieurs questions demeurent sans réponses. On peut notamment se demander combien de bouteilles nos bons moines ont-ils prévus de produire chaque année ? Comment cette nouvelle jaune va t-elle évoluer au cours du temps ? Enfin la MOF va-elle-être pérennisée au sein de la gamme Chartreuse ?
A ces questions nous n'avons à ce jour aucune réponse. Le tirage de cette liqueur est inconnu, nous ne savons pas quelles quantités en sont produites. Pour ce qui est du vieillissement, il faut d'ores et déjà mettre de côté quelques bouteilles afin d'en déguster au bout de 3, de 5 et de 10 ans, voire plus. Une chose est sûre, c'est que le temps devrait bonifier ce joyau, notamment grâce à ces 45 % qui devraient renforcer l'équilibre des arômes. En conclusion, mettez rapidement quelques bouteilles en cave !
Liens :
- La page de présentation de la cuvée des MOF sur le site officiel :
http://www.chartreuse.fr/pa_reine_des_liqueurs.htm
- Vidéo d'une dégustation pour le lancement de la nouvelle Chartreuse le 17 novembre 2008 à Voiron :
[Cet article a été rédigé par Vin's, qu'il en soit vivement remercié !]
C’est à l'automne 2008 que Chartreuse diffusion dévoile la petite dernière de la gamme des liqueurs Chartreuse, nommée «Cuvée des Meilleurs Ouvriers de France sommeliers», dite la MOF. Ceci est un évènement puisque cette nouvelle Jaune est la quatrième création des moines Chartreux en trois siècles, après la Chartreuse Verte en 1764, la Chartreuse Jaune en 1838 et la liqueur du 9ème Centenaire de l’ordre en 1984. Cette Chartreuse Jaune est le fruit d’une collaboration d’un an entre les Meilleurs Ouvriers de France Sommeliers et les moines Chartreux, dont l’objectif était de créer une pièce unique. C’est chose faite !
Cuvée des MOF, histoire d’une collaboration :
L’aventure a débuté en 2007 lorsque les Meilleurs Ouvriers de France sommeliers proposent aux moines Chartreux d’élaborer une nouvelle liqueur, un « chef d’œuvre » pour reprendre leur terme. C’est avec une très grande joie que les moines acceptèrent. Un seul bémol, la recette de ce breuvage est secrète et doit le rester ! Alors comment procéder ? D’après différentes informations, les sommeliers ont fait plusieurs suggestions d’un point de vue goût, et les moines, en fonction de celles-ci, ont travaillé et proposé diverses recettes. Suite à ces propositions de recettes, les sommeliers ont donné leur avis, et l’opération s’est répéter plusieurs fois jusqu’à arriver au résultat souhaité. Après un an de travail (la prières des moines restant tout de même leur priorité), le résultat est une liqueur jaune, titrant 45 % (plus forte que ses petites sœurs), complexe en aromatique et frais en bouche.
Caractéristiques, couleur et arômes :
De couleur jaune-or avec des notes vertes, cette cuvée a l’aspect d’un nectar (car très épaisse). Elle est très fraîche en bouche et, par rapport aux autres Jaunes, elle est moins sucrée et plus complexe en arômes. Parmi ces derniers, on peut distinguer de la gentiane, du gingembre, des agrumes et du réglisse. Sa puissance en fait une liqueur très bien équilibrée entre jaune et verte. Cette nouvelle liqueur est vraiment une réussite et comme le souligne Chartreuse Diffusion "Le résultat brille et va permettre (...) de répondre à une attente d’aujourd’hui, singulière, identitaire : se retrouver autour d’un produit extrêmement typé, à la fois titré et moelleux, une liqueur nerveuse, toute en fraîcheur, suffisamment complexe en aromatiques pour assurer de la puissance en bouche, sans rien perdre de la race à laquelle elle appartient."
Plusieurs inconnues subsistent...
Concernant ce nouveau produit, plusieurs questions demeurent sans réponses. On peut notamment se demander combien de bouteilles nos bons moines ont-ils prévus de produire chaque année ? Comment cette nouvelle jaune va t-elle évoluer au cours du temps ? Enfin la MOF va-elle-être pérennisée au sein de la gamme Chartreuse ?
A ces questions nous n'avons à ce jour aucune réponse. Le tirage de cette liqueur est inconnu, nous ne savons pas quelles quantités en sont produites. Pour ce qui est du vieillissement, il faut d'ores et déjà mettre de côté quelques bouteilles afin d'en déguster au bout de 3, de 5 et de 10 ans, voire plus. Une chose est sûre, c'est que le temps devrait bonifier ce joyau, notamment grâce à ces 45 % qui devraient renforcer l'équilibre des arômes. En conclusion, mettez rapidement quelques bouteilles en cave !
Liens :
- La page de présentation de la cuvée des MOF sur le site officiel :
http://www.chartreuse.fr/pa_reine_des_liqueurs.htm
- Vidéo d'une dégustation pour le lancement de la nouvelle Chartreuse le 17 novembre 2008 à Voiron :
[Cet article a été rédigé par Vin's, qu'il en soit vivement remercié !]
jeudi 3 juin 2010
Chartreuse - l'étiquette de 1869 et ses symboles
L'étiquette de la chartreuse mentionne en son coin inférieur droit "déposé 01.07.69" en référence à la seconde version de l'étiquette, qui fit l'objet d'un dépôt au XIXème siècle, et qui est depuis devenue l'un des symboles à part entière de la liqueur des pères chartreux.
C'est l'étiquette de référence, à plus d'un titre, puisqu'il s'agit d'une de ses premières versions et qu'elle va pour la première fois rassembler un certain nombre de symboles et de signes distinctifs qui vont constituer l'identité de la chartreuse en tant que produit. En outre cette monture déposée en 1869 va être déclinée sur tous les modèles suivants, servant ainsi de base et créant une unité au fil de l'histoire de la liqueur des pères chartreux, de son conditionnement et de son identité visuelle.
Cette évolution fut en partie dictée par le nombre croissant de contrefaçons (quelques exemples figurent dans une des vitrines des caves de Voiron) dans un contexte d'essor commercial remarquable ("la Reine des liqueurs" au XIXème siècle) et d'émergence des législations protègeant la propriété industrielle.
C'est l'étiquette de référence, à plus d'un titre, puisqu'il s'agit d'une de ses premières versions et qu'elle va pour la première fois rassembler un certain nombre de symboles et de signes distinctifs qui vont constituer l'identité de la chartreuse en tant que produit. En outre cette monture déposée en 1869 va être déclinée sur tous les modèles suivants, servant ainsi de base et créant une unité au fil de l'histoire de la liqueur des pères chartreux, de son conditionnement et de son identité visuelle.
Cette évolution fut en partie dictée par le nombre croissant de contrefaçons (quelques exemples figurent dans une des vitrines des caves de Voiron) dans un contexte d'essor commercial remarquable ("la Reine des liqueurs" au XIXème siècle) et d'émergence des législations protègeant la propriété industrielle.
L'étiquette dite de 1869 découle d'une version antérieure et les armes de l'ordre chartreux, notamment le globe crucifère (globe surmonté d'une croix) et les sept étoiles figrent directement sur certaines vieilles bouteilles, en relief ou sablées :
« La devise informelle de l'ordre des Chartreux, apparue tardivement, est « Stat Crux dum volvitur orbis » (La terre tourne mais la croix demeure). Elle n'a aucun caractère officiel.
Le blason de l’ordre, attesté dans des documents dès le XIIIe siècle, est beaucoup plus ancien que la devise. Il comporte un globe surmonté d’une croix entourée de sept étoiles. Par humilité, les étoiles sont parfois placées sous le globe. Elles symbolisent Bruno et ses 6 compagnons dont l’arrivée à Grenoble fut annoncée par un songe prémonitoire où l’évêque saint Hugues rapporte avoir vu sept étoiles. (source : wikipedia) »
Les caractéristiques de l'étiquette de 1869 :
- mention "LIQUEUR FABRIQUÉE A LA GRANDE CHARTREUSE"
- signature "L. Garnier" avec globe, à droite et à gauche
- papier filigrané au motif des armes du couvent et du nom "L. GARNIER"
- bordure perlée
- date du dépôt ("déposé 01.07.69"), en bas à gauche
- mention "Lith Allier Grenoble", en bas à droite
Publié par
de la chartreuse
2 commentaires:
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mardi 25 mai 2010
Chartreuse Tarragone la "Sinfonia de plantas" - publicités et bouteilles
"Sinfonia des plantas", la symphonie des plantes, ce slogan publicitaire pour la chartreuse de Tarragone du début des années soixantes désigne par extension le type de bouteilles caractéristiques de l'époque, que l'on appelle aussi parfois la "seisenta".
mercredi 19 mai 2010
Chartreuses anciennes et vieilles bouteilles
Des vertus du vieillissement sur la qualité des liqueurs
Une des spécificités des liqueurs des pères chartreux réside dans le fait qu'elles se bonifient avec le temps, si bien que l'on peut considérer ce dernier comme un ingrédient à part entière de la chartreuse et de son excellence. Dès le 19ème siècle certaines étiquettes précisent que "l'âge augmente considérablement la qualité de la liqueur de la Grande Chartreuse".
Si la chartreuse connaît durant son élaboration un premier vieillissement en fûts de chêne centenaires au cours duquel la liqueur acquiert certaines de ses qualités, une de ses spécificités est que cette évolution va se poursuivre en bouteille. En règle générale, liqueurs et spiritueux une fois conditionnés n'évoluent que très peu ou pas du tout du fait de leur degré d'alcool, ce n'est pas le cas de la chartreuse qui par la richesse et de la complexité de sa recette (process à base de 130 herbes et plantes, qualité des liqueurs sélectionnées) va poursuivre son évolution quoiqu'embouteillée et se bonifier.
En effet au fil du temps la liqueur travaille et gagne en finesse, le brûlant de l'alcool s'estompe tandis que ressortent davantage des arômes secondaires plus subtils. Les jaunes, plus recherchées de ce fait, évoluent plus rapidement et de façon plus notoire, une forme de patine se développant au terme d'une quinzaine d'années. Cette évolution est moins prononcée et plus lente pour la liqueur verte à cause de ses 55°.
Une bonne illustration de l'influence du temps consiste à comparer une liqueur de base à une chartreuse VEP (Vieillissement Exceptionnellement Prolongé (en fût)), si bien que cela se passe de commentaire tant la différence est éloquente.
Les vieilles bouteilles...
En conséquence, les bouteilles anciennes sont les plus recherchées des amateurs et des collectionneurs, mais aussi des spéculateurs. Sous réserve d'une conservation adéquate et d'une bouteille non gâtée (bouchon endommagé, évaporation...), la qualité d'une vieille chartreuse est potentiellement proportionnelle à son âge.
Les conditions de conservations sont primordiales puisque elles déterminent l'évolution de la liqueur : du fait de son histoire chaque bouteille au-delà d'un certain âge est potentiellement unique.
Ceux qui ont eu la chance d'en déguster sont formels : les vieilles chartreuse représentent le summum de ces liqueurs en terme de qualité et cela constitue une expérience unique.
La datation des bouteilles se fait en fonction de la combinaison des éléments suivants :
- l'étiquette, avec plusieurs variantes et déclinaisons selon les périodes
- la forme et la contenance de la bouteille
- le type de bouchon / capsule, courte ou longue, et sa couleur
- la cartouche, relief globe crucifère dans un carré quadrilobé ou sceau ovale
- le degré alcoolique sur l'étiquette, éventuellement absent ou en surcharge rouge ou noire...
De fait de leur age, de leur rareté et de leur caractère convoité les vieilles bouteilles peuvent atteindre un cours très élevé, aux enchères ou chez des cavistes, il suffit de surveiller quelques exemplaires mis en vente sur ebay pour s'en rendre compte. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir certaines chartreuses antérieures aux années 1940 atteindre des prix parfois bien supérieurs au millier d'euro...
lundi 10 mai 2010
Cuvées commémoratives de 2003 à 2005
Il s'agit de chartreuses exceptionnelles produites en quantités limitées à l'occasion de fêtes et de commémorations célébrées entre 2003 (centenaire de l'installation à Tarragone) et 2005 (quatre centième anniversaire de la remise du précieux manuscrit aux chartreux). Ces éditions limitées sont bien entendu d'ores et déjà épuisées et font l'objet de la convoitise des amateurs et collectionneurs jusqu'aux spéculateurs vus les cours atteints par ces bouteilles seulement quelques années après leur commercialisation.
2003 - Bouteille commémorative de l'arrivée des pères chartreux à Tarragone
Une chartreuse, jaune uniquement, titrant à 42° et d'un tirage limité à deux fois 3000 exemplaires, respectivement pour les marchés français et espagnols. Il s'agit d'une cuvée remarquable, voire exceptionnelle, tant en terme de qualité que d'aptitude au vieillissement.
2004 - Liqueur vieillie à Tarragone
A l'occasion de la Santa Tecla, l'édition 2004 consiste en une cuvée exceptionnellement vieillie en fûts de chêne à Tarragone, tant pour en célébrer la ville et son rapport privilégié avec les pères chartreux que pour mettre en exergue les différences en terme de vieillissement et, par comparaison avec leur homologues de Voiron, mesurer son impact sur les caractéristiques des liqueurs.
Tout d'abord les conditions de vieillissement à Tarragone diffèrent de façon notoire avec celles des caves de Voiron en terme de température et d'hydrométrie : les amplitudes en sont beaucoup plus prononcées en Espagne où les fûts étaient conservés dans un entrepôt par comparaison aux caves de Voiron.
Parallèlement à l'expédition des fûts de la Tecla 2004 à destination de Catalogne des spécimens servant d'étalon furent mis en vieillissement en Isère. Au terme de comparaisons le verdict fut sans appel : les conditions de vieillissement s'étaient répercutées sur les liqueurs et l'environnement spécifique de Tarragone se traduit par une évolution plus rapide des liqueurs, décelable après environ 2 ans.
La cuvée 2004 se compose de deux séries limitées : une verte (785 bouteilles) et une jaune (4000 bouteilles, numérotées de 786 à 4786).
2005 – Cuvées 1605 - 2005
Il s'agit de cuvées spéciales commercialisées pour commémorer les 400 ans de la remise du manuscrit de la mystérieuse recette de l'Elixir de longue vie aux Chartreux par le maréchal d'Estrée.
1605 Verte - Liqueur d'Elixir des pères chartreux
Titrant à 56°, la 1605 verte ou "liqueur d'élixir" a comme son nom l'indique un gout qui se rapproche de celui de l'Elixir et "elle emprunte à la fabrication de l'époque, une impétuosité racée que les amateurs d'authentique seront très surpris de retrouver".
1605 Jaune - Cuvée réservée à Tarragone pour le 400ème anniversaire de la liqueur (43°)
Quid des prochaines cuvées commémoratives ? Faudra-t-il attendre 2014 et célébrer les 250 ans de la liqueur verte ?
2003 - Bouteille commémorative de l'arrivée des pères chartreux à Tarragone
Une chartreuse, jaune uniquement, titrant à 42° et d'un tirage limité à deux fois 3000 exemplaires, respectivement pour les marchés français et espagnols. Il s'agit d'une cuvée remarquable, voire exceptionnelle, tant en terme de qualité que d'aptitude au vieillissement.
"Superbe robe jaune or aux reflets verts, ce n'est pas la plus lumineuse, mais elle est surement plus nuancée que la voiron classique. La palette aromatique est complexe, elle se définit par des nuances" épicées, curry, safran, gingembre, citronnelle, le coté génépi ressort à l'aération. L'harmonie des saveurs est totale, impressionnante malgré sa jeunesse. Les saveurs mielleuses et réglissées donnent une dimension et une persistance supplémentaire. Cette liqueur commémorative, élaborée façon Tarragone est une vraie merveille, c'est une des plus belles cuvées spéciales élabores à Voiron."
Une dégustation commentée par Olivier Poussier
Extrait de La revue du vin de France, dossier spécial "La chartreuse a 400 ans", septembre 2004
2004 - Liqueur vieillie à Tarragone
A l'occasion de la Santa Tecla, l'édition 2004 consiste en une cuvée exceptionnellement vieillie en fûts de chêne à Tarragone, tant pour en célébrer la ville et son rapport privilégié avec les pères chartreux que pour mettre en exergue les différences en terme de vieillissement et, par comparaison avec leur homologues de Voiron, mesurer son impact sur les caractéristiques des liqueurs.
Tout d'abord les conditions de vieillissement à Tarragone diffèrent de façon notoire avec celles des caves de Voiron en terme de température et d'hydrométrie : les amplitudes en sont beaucoup plus prononcées en Espagne où les fûts étaient conservés dans un entrepôt par comparaison aux caves de Voiron.
Parallèlement à l'expédition des fûts de la Tecla 2004 à destination de Catalogne des spécimens servant d'étalon furent mis en vieillissement en Isère. Au terme de comparaisons le verdict fut sans appel : les conditions de vieillissement s'étaient répercutées sur les liqueurs et l'environnement spécifique de Tarragone se traduit par une évolution plus rapide des liqueurs, décelable après environ 2 ans.
La cuvée 2004 se compose de deux séries limitées : une verte (785 bouteilles) et une jaune (4000 bouteilles, numérotées de 786 à 4786).
2005 – Cuvées 1605 - 2005
Il s'agit de cuvées spéciales commercialisées pour commémorer les 400 ans de la remise du manuscrit de la mystérieuse recette de l'Elixir de longue vie aux Chartreux par le maréchal d'Estrée.
1605 Verte - Liqueur d'Elixir des pères chartreux
Titrant à 56°, la 1605 verte ou "liqueur d'élixir" a comme son nom l'indique un gout qui se rapproche de celui de l'Elixir et "elle emprunte à la fabrication de l'époque, une impétuosité racée que les amateurs d'authentique seront très surpris de retrouver".
1605 Jaune - Cuvée réservée à Tarragone pour le 400ème anniversaire de la liqueur (43°)
Quid des prochaines cuvées commémoratives ? Faudra-t-il attendre 2014 et célébrer les 250 ans de la liqueur verte ?
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