dimanche 30 décembre 2012

Dégustation de chartreuse à Genève

Il y a peu un certain nombre de passionnés se sont réunis autour de la liqueur des Pères Chartreux à Genève pour une dégustation. De haute volée, il n’y a qu’à consulter le programme pour le constater, celle-ci se tenait chez un caviste et associait des amateurs et des professionnels. On pouvait également y admirer de nombreuses pièces de collection.
Retour sur cette journée de novembre dernier, en prolongement du précédent article, avec Gabriel qui nous en présente la démarche !

Concernant cette dégustation, comment l'idée est-elle venue et qu'est-ce qui a permis sa réalisation ? Il est en effet peu commun de voir une telle richesse de vieux flacons lors d'une dégustation ! Pouvez-vous nous raconter cela ?
Je suis un dégustateur passionné ! Ce qui m’a motivé à organiser cette dégustation c’est avant tout ma passion pour cette liqueur et son histoire. Je voulais la partager et faire découvrir la Chartreuse à des personnes averties dans le domaine des vins et des liqueurs. J'aurais souhaité avoir pu participer à une dégustation et avoir connu la Chartreuse bien plus tôt.
Ce qui a rendu cela possible pour moi, c’est déjà le fait d’en posséder suffisamment pour permettre d’en faire découvrir la richesse et le grand éventail de saveurs, les particularités de chaque époque. Finalement, c’est aussi grâce au partenariat avec le Passeur de vin à Genève qui a organisé la dégustation et sélectionné des personnes et experts pouvant apprécier la liqueur à sa juste valeur.

Pouvez-vous nous décrire le déroulement de la dégustation et l'état d'esprit des participants devant tant de belles pièces, sans parler de leurs impressions de dégustation !?
J’ai commandé la dégustation par un bref historique de la Chartreuse. Puis nous sommes passés à la dégustation, verticale de jaune puis verte :
   - Tarragone Jaune 1973-1985
   - Tarragone Jaune 1965-1973
   - Tarragone Jaune 1956-1962
   - Tarragone Jaune 1951-1956
   - Tarragone Jaune 1945-1951
   - Tarragone Verte 1973-1985
   - Tarragone Verte 1965-1973
   - Voironne Verte 1951
   - V.E.P. Verte 1973

Tous sans exception ont été impressionnés et surpris ! La dégustation s’est déroulée dans le plus grand respect de la liqueur. Les invités ont photographié, questionné, apprécié.
Ce qui a le plus étonné, c’est la variété des saveurs entre les Chartreuses de provenances et d’années différentes. Les invités ne s’attendaient pas à ce goût si unique. Et quand, petit à petit, ils commencèrent à associer des événements historiques aux bouteilles qu’ils dégustaient, on pu voir la passion naître en eux.
Ils souhaitaient tous acheter le livre de Steinmetz pour en savoir plus sur la liqueur et son histoire. Les sommeliers voudraient en mettre à leur carte et les privés en acquérir.

En est-il qui sortaient du lot ? Ont-elles fait l'unanimité parmi les invités ? Avez-vous pris des notes de cette dégustation ?
Celles qui semblent être sorties du lot sont la VEP verte 72 ,  la Voironne 1951 et  la Tarragone jaune 44.
Ce sont surtout les invités qui prirent des notes. Je n’ai moi-même pas eu le temps car j’ai été sollicité pour répondre à de nombreuses questions.
[Un grand merci à Gabriel !]
Voir aussi :

samedi 22 décembre 2012

Chartreuse Collection

Ici passion rime avec collection ! Laissons Gabriel de Genève nous présenter la sienne !

Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à la chartreuse ?
Ma première rencontre avec cette liqueur a été dans un restaurant à Genève avec mon meilleur ami.
Ce soir là, il m'a demandé si j’appréciais les liqueurs à base de plantes. Ma première réaction fut de lui répondre que je les avais en horreur... Me connaissant bien, il s'est tout de même permis d'insister et en fin de repas, il nous à commandé une Tarragone verte des années 60. A mon grand étonnement, j’ai adhéré à la finesse de cette liqueur dès la première gorgée. Le petit historique de la chartreuse par le patron du restaurant,  un collectionneur averti, ainsi qu’une 41-51 offerte pour l'occasion, m’ont définitivement convaincu !
Encore sous le charme de la découverte, je leur ai demandé ou je pouvais m’en procurer. Ce à quoi ils m’ont répondu que la distillerie (Tarragone) était fermée et qu’il était devenu très compliqué, voire impossible d’obtenir d’anciennes bouteilles ! Je ne pouvais évidemment pas en rester à cette réponse après avoir été initié à cette noble liqueur …
 

Depuis quand collectionnez-vous ces bouteilles ? Comment est-ce que cela a commencé ?
Quand je suis rentré à la maison après ce diner, j’ai tout de suite fait part de ma nouvelle passion à ma femme. C’était à quelques semaines de Noël…et qu’ai-je trouvé au pied du sapin ? Ma 1ère Tarragone verte 73-85 ! Ma femme, voulant me faire plaisir et ne connaissant pas du tout ce monde, a réussi non sans peine, m’en obtenir rapidement une.
Entre temps, afin de connaître la Chartreuse et ses différents flacons dans leurs moindres détails, j’ai fait l’acquisition du livre de M. Steinmetz. Depuis lors je n'ai cessé d’en rechercher à travers les ventes aux enchères, collections privées, sites de petites annonces et échanges avec les autres aficionados. J'ai aujourd'hui environ 130 flacons, principalement des grandes bouteilles des années 1890 à nos jours.

Quelles sont vos plus belles pièces ?
Pour les françaises :
 - Deux 19e siècle en 1L verte et jaune
 - Les marseillaises jaune 1L et ½ L
 - Les Fourvoirie 1L verte et jaune des années 32-35
 - Les VEP 72 1L verte et jaune
Pour les espagnoles :
 - Une Tarragone verte de 1907 export USA
 - Une Tarragone jaune des année 20 (bouteille de transition juste avant les marseillaises)
 - Une demi jaune export anglaise 1912-1913


Celles qui vous tiennent le plus à cœur ? Avez-vous des anecdotes relatives à certains objets, leur histoire, la façon dont vous vous les êtes procurés ?
Ce qui me passionne c’est l’histoire derrière chacune de ces bouteilles :
  • Une Tarragone jaune des années 40 retrouvée derrière un mur. Quand ils ont abattu le mur lors de travaux de rénovations, ils découvert un véritable trésor…malheureusement 4 caisses ont été détruites et seulement 2 ont survécu et j’ai pu acquérir une bouteille. Une miraculée ! Elle est intacte, prête à remettre sur une étagère d'un apothicaire.
  • Un Voironne 41-51 étiquette verte, le vert de la bouteille a un ton particulier. Il s’agit d’une bouteille que j’ai achetée à une personne vivant dans la région de la Chartreuse depuis plusieurs générations. La bouteille appartenait à son grand-père.
  • Une Tarragone jaune des années 20 portant une étiquette avec la mention spéciale "En raison des difficultés d'importation, la fabrication de cette liqueur est commencée à Tarragone et est provisoirement terminée en France"
Etes-vous toujours en recherche active de nouvelles pièces ? Y en a t il qui vous manquent cruellement ? Lesquelles ?
Plus que jamais !  Même si, depuis que j’ai obtenu mon premier flacon, il est de plus en plus difficile d’en trouver et que leurs prix atteignent des sommets.
S'il m'en manque ? Hélas oui, et pas des moindres !
 - Une Chartreuse blanche
 - Une 1ère édition 1840
 - Une marseillaise verte 1L
 - Une Tarragone 1910  verte 1L
Le reste ça se trouve !
[Un grand merci à Gabriel]
Après la collection, la dégustation ! A suivre donc...

Voir aussi :

dimanche 9 décembre 2012

La Chartreuse à l'international

La chartreuse est un produit qui possède une dimension mondiale. On en déguste sur tous les continents. Aux quatre coins du globe, on la trouve à la carte de bars, dans de grands restaurants, dans les aéroports, parmi les ingrédients de cocktails branchés, dans la culture populaire...

La Chartreuse s’exporte
La France est exportatrice de liqueurs, ses produits se voyant associer une image d’excellence et de tradition en la matière. Pour la chartreuse, sur le million de bouteilles produites, les exportations représentent environ 50 % du volume de ventes. Elle est commercialisée dans une soixantaine de pays, auxquels s’en rajoute une quarantaine d’autres, de façon plus ponctuelle.

Imported very, very, carefully
Les principaux marchés
L’Espagne et les États-Unis se disputent désormais la première place à l’export grâce à l’augmentation des ventes aux USA depuis 3 à 4 ans. Arrivent ensuite l’Australie, l’Allemagne et le Mexique, enfin un certain nombre de pays avec des volumes du même ordre de grandeur comme l’Italie, la Grande-Bretagne ou le Canada. On peut en acheter également en Australie ainsi quand Nouvelle-Zélande où les ventes sont en plein boom.

Les Etats-Unis
Au XIXème siècle la Chartreuse avait déjà un importateur aux États-Unis et aujourd’hui c’est un marché en forte progression (+30% en un an !). Comme en France la Verte y est plus courante !
Remise au goût du jour par le film Le Boulevard de la Mort de Quentin Tarantino, et plus récemment par les ZZ Top, elle est surtout de plus en plus utilisée là-bas pour la réalisation de cocktails ! Bartending culture, recettes rétro et mode des fameux mixologists.

Le marché espagnol
C'est un cas particulier puisque la liqueur y fut produite de 1904 à 1989, la fameuse Chartreuse de Tarragone ! Après avoir culminé jusqu’au début des années 70, les ventes ont diminué régulièrement jusqu’à la fermeture de l’usine en 1989. Depuis le réseau de distribution a été réorganisé et les ventes de la liqueur made in Voiron ont bien repris, portées notamment par les fêtes annuelles de la Santa Tecla ! La Chartreuse Jaune y est nettement plus appréciée que la Verte !
[Merci à Rodolphe !]

lundi 19 novembre 2012

In Memoriam Thierry

Un petit mot pour rendre un grand hommage à notre ami Thierry Gobillon, grand amateur de chartreuse qui nous a quitté il y a peu, après une pénible et longue maladie.

Nous n'oublierons jamais sa gentillesse, sa disponibilité et sa générosité, nos dégustations autour de la liqueur, ainsi que tous les bons moments passés avec lui notamment les fêtes de la Santa Tecla à Tarragone cette année. Il avait le goût du partage et des bonnes choses, il échangeait volontiers histoires et connaissances sur de beaux flacons en faisant découvrir des perles qu'il avait réussi à dénicher ! Thierry avait l'oeil qui pétillait lorsqu'il racontait une anecdote, parlait d'une bonne bouteille...

Illustre amateur et vrai connaisseur parmi les fous de chartreuse, nous tenions comme de nombreuses personnes l'ayant rencontré autour d'une passion commune (Une bien triste nouvelle) à lui adresser ces quelques lignes en sa mémoire.

Nous sommes très affectés par sa disparition et toutes nos pensées vont à sa femme, son fils et toute sa famille.


dimanche 11 novembre 2012

Le retour à l’étiquette d’avant 1903

De retour à la Grande Chartreuse
En 1940 les Pères Chartreux regagnent leur monastère du massif de la Chartreuse, haut lieu de leur ordre, dont ils avaient été expulsés en 1903 dans un contexte troublé. Un an plus tard pour célébrer le premier anniversaire de ce retour, leur liqueur retrouve la présentation qui était la sienne au 19ème siècle et son étiquette d’alors, si caractéristique.
Sur certaines contre-étiquettes de cette période on peut lire :
"L'étiquette ci-contre, la même que celle qui revêtait les bouteilles de Chartreuse de 1868 à 1903, garantit d'une façon absolue que cette bouteille contient la célèbre liqueur séculaire de la Grande Chartreuse, fabriquée comme au siècle dernier par les Pères Chartreux avec leurs procédés secrets."


Similarités dans la présentation
Ainsi à partir de 1941 (et jusqu’au début des années 1950) les chartreuses vont donc retrouver leur présentation d'antan (période pré-1903), à la contenance près. En effet si ces dernières étaient conditionnées en bouteilles d’un litre, leur homologue du 20ème siècle font 75cl et telle est la seule façon de les distinguer !
Un important stock d’étiquettes inutilisées (et conservée depuis 1903) et le symbole fort de la fin de la période de dépossession et d’exil semblent expliquer ce choix.

Notez la couleur bleutée de l'étiquette.
Les bouteilles mesurent respectivement 33 et 30cm.
Des circonstances particulières
Ce retour s’effectue dans un contexte bien particulier, c’est-à-dire en plein conflit mondial, dans une situation politique exceptionnelle et à proximité de la ligne de front.
"Le 20 juin [1940] au soir, avec Dom Bernard et Dom Michel, le R.P. Dom Ferdinand arriva en voiture à Saint-Pierre de Chartreuse, ayant franchi de justesse les barrages préparés pour arrêter les allemands tout proches. Le 21 juin, les trois moines se présentèrent à la grande porte du monastère, accompagnés du maire de Saint-Pierre. Sur réquisition de celui-ci, les gardiens ouvrirent." La Grande Chartreuse par un Chartreux
De même la deuxième guerre mondiale va également impacter la production de liqueur du fait des restrictions et pénuries d’ingrédients (alcool de betterave au lieu d'alcool de vigne et donc goût caractéristique)  mais pas seulement (On parle de chartreuses de cette période commercialisées dans des bouteilles de Dubonnet !).

Encore une fois l’histoire de la liqueur recoupe celle avec un grand “H” !

Voir aussi :
[Un grand merci à Gabriel pour les photos et sa contribution !]

dimanche 14 octobre 2012

Retour sur la dégustation du 6 octobre

Il n’est pas aisé de revenir sur la dégustation de Chartreuse annuelle des Caves Bossetti à Paris sans redites (voir les comptes-rendus des années précédentes) tant les ingrédients d’une fort belle journée étaient cette année encore réunis ! Un sacré programme, de bien belles bouteilles, des bonnes choses et pleins d’amateurs (sans parler des fous) de chartreuse !

Concentrons nous sur les nouveautés de cette année :
  • Une cuvé spéciale Episcopale 2012 “Fous de Chartreuse” - Paris, composée de trois parts de Jaune et d’une Verte, ayant vieillies longuement en foudres de chêne, précise la contre étiquette. Elle semblait ravir plus d’un amateur au stand dégustation, à l’image de la distribution de potion magique à une file de vaillants gaulois !
  • Le blog présent avec son petit stand chaleureux où se mêlent rencontres, discussions de lecteurs et visiteurs et un quiz chartreuse : Le Grand Jeu et ses 9 questions avec autant d’anecdotes et d’épisodes de l’histoire de la liqueur et une mignonette collector à gagner. L’occasion pour nous ici de tous les saluer et les remercier de ces bons moments.
  • Certains commerçants du quartier se prêtaient également au jeu, nous faisant découvrir à tour de rôle une glace, des chocolats fourrés (forts appréciés) ou des cocktails...
  • Et toujours : de très belles bouteilles en dégustations (VEP Jaune des années 1960, deux Tarragone Jaune de la même période mais aussi une Verte amenée par Thierry, la classe) un buffet super (mention spéciale aux terrines, gravelax et velouté) et pleins de rencontres !
Grand merci aux Caves Bossetti, Philippe, Stéphane et tout le personnel de Chartreuse Diffusion pour cette très belle journée !
Voir aussi :

lundi 1 octobre 2012

Santa Tecla 2012 à Tarragone (2/2)

Retour sur l'édition 2012, suite et fin...

La distillerie de Tarragone
Un passage plaça dels Infants fut l’occasion de constater l’avancée des travaux de rénovation de l’ancienne distillerie.
Voir la galerie d'images


De bien belles vitrines
Des commerces aux couleurs de la chartreuse ! Que ce soit pour des pâtisseries, des chocolats à la liqueur des Chartreux, un restaurant ou tout simplement pour exposer des objets de collections.

Amateurs et collectionneurs
Rencontres et échanges entre passionnés, l’occasion d’admirer de véritables trésors, souvent mis en scènes avec goût, sans parler des dégustations...

Merci
Un grand merci à toutes les personnes que nous avons eu le plaisir de rencontrer durant notre séjour ! Un merci tout particulier une nouvelle fois à toute l’équipe de Chartreuse Diffusion pour leur accueil et leur disponibilité.

Voir aussi